vendredi 7 janvier 2011

Il n’y a toujours pas de reprise

Désolé mais nous maintenons ce que nous disions en juin dernier : il n’y a pas de reprise, aux Etats-Unis comme en Europe (sauf en Allemagne qui a un profil de pays émergent du fait de son économie exportatrice). Tout juste peut-on noter quelques soubresauts d’indices, mais qui se révèlent finalement peu de choses comparés aux masses d’argent public englouties dans l’économie, notamment par le « Quantitative easing » de la Fed (et dans une moindre mesure de la BCE) qui n’aura pour résultat que de rendre « la récession plus dure et plus longue » (excellent texte de Philipp Bagus de l’Institut Molinari). Il faudrait investir dans les actions nous dit-on, la preuve, les entreprises distribuent de copieux dividendes. Réplique très juste d’une responsable des risque pour MoneyWeek : « Désolé mais une action n’est pas une obligation et si vous achetez l’action juste pour son rendement, c’est un peu la mort de la "culture actions". Et puis d’ailleurs, une entreprise qui distribue des dividendes trop généreux est une entreprise sans projets viables de croissance organique ou externe ; une entreprise plus préoccupée par l’affichage de ratios de rentabilité du capital que par un véritable développement durable dans tous les sens du terme. » (Apple ne distribue pas de dividendes, elle fait des produits qui marchent). Autre argument, les valorisations des actions seraient attractives, effet d’optique répond cette responsable car « les taux longs qui servent à actualiser les bénéfices futurs sont historiquement bas » (cf le taux d’actualisation dans cet article). Voici un autre effet pervers de la création monétaire excessive, elle fait artificiellement baisser les taux d’intérêt, ce qui relève d’autant les estimations de bénéfices futurs attendus sur les marchés boursiers ! Le Quantitative easing a donc un effet doublement « bullaire » sur les actions : par l’argent qu’il crée et qui se retrouve en grande partie sur la bourse, et par la baisse des taux d’intérêts qui provoque une survalorisation artificielle. Passera-t-on l’année 2011 sans krach boursier ?

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr