vendredi 21 janvier 2011

L’insoutenable légèreté du triple A

La perspective du AAA de la dette américaine est menacée, selon S&P et Moody’s (remarque : la note elle-même n’est pas encore mise en question, mais sa perspective pourrait devenir négative, prélude à une dégradation future). Dans le même temps Moody’s confirme que « la France mérite son AAA ». Cocorico ! Explication : les USA ne font strictement aucun effort pour réduire le déficit budgétaire, ils attendent la reprise (illusoire, nous l’avons dit) pour s’y mettre, ce qui commence à énerver les agences de notation ; au contraire la France a annoncé un programme (trop timoré cependant) de réduction du déficit (en augmentant les impôts, pardon en rabotant les niches fiscales). Mais ne nous réjouissons pas trop vite, si les agences suivaient les critères d’avant la crise de 2008, plus aucun grand pays excepté l’Allemagne n’aurait son AAA. Dans l’océan de dette publique qui nous entoure, chacun peut, très rapidement, boire la tasse, les Etats-Unis (remontée des taux, crise des muni-bonds) comme la France et l’Europe. Il ne faudrait surtout pas se reposer sur les déclarations, rassurantes en ce qui concerne la France, des agences de notation, car ce sont plus des girouettes que des oracles !

Pour confirmer notre précédent billet, Le Figaro et La Tribune évoquent également une restructuration de la dette grecque.

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr