mardi 18 janvier 2011

PTZ+, le subprime à la française !

Des prêts immobiliers accordés sans vérifier si les personnes possèdent les ressources nécessaires, développés à grande échelle avec l’objectif d’augmenter la proportion des propriétaires au niveau national, ça ne vous rappelle rien ? Les subprimes aux Etats-Unis bien sûr. Avec quelques années de retard, les voici en France ! Le « PTZ+ » (Prêt à taux zéro plus) est en effet accordé quel que soit le niveau de ressources, il est réservé aux primo-accédants, et il peut représenter 40 % du montant de l’achat. L’objectif affiché du gouvernement consiste à passer de 58 % de ménages propriétaires à 70 % en moins de quinze ans, une très forte progression. Le coût du dispositif est à la charge de l’Etat et devrait s’élever à 2,4 milliards d’euros par an (tiens on croyait qu’il fallait faire des économies !). (source : page 11 de Direct Matin du 18 janvier)

On est sidéré, comment peut-on répéter une erreur dont on connaît les conséquences tragiques, à savoir la crise financière de 2008 ? En fait cela provient d’une erreur de diagnostic : on vous l’a dit et répété, la crise « c’est la faute à l’ultralibéralisme », alors qu’ici l’Etat s’occupe de tout, donc pas d’inquiétude. En réalité, la crise des subprimes aux Etats-Unis procède de l’interventionnisme de Washington qui a quasiment interdit aux banques de refuser un prêt immobilier à quiconque, puis a créé deux énormes lessiveuses parapubliques (Fannie Mae et Freddie Mac) pour recycler (titriser) ces prêts ; l’objectif étant d’augmenter rapidement la proportion des ménages propriétaires de leurs logements. L’avidité de Wall Street est venue couronner ce mécanisme vicié à la base. A notre tour ! Le PTZ+ n’est qu’une bombe à retardement de plus pour faire encore augmenter la dette publique, et ruiner les ménages qui auront eu les yeux plus gros que le ventre.

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr