mardi 15 mars 2011

La zone euro fait des ronds dans l’eau

Au fait, il y a eu un sommet européen samedi dernier. Aucune décision fondamentale n’en est sortie, le « pacte de compétitivité » souhaité par l’Allemagne reste au niveau des intentions, la Grèce a obtenu une restructuration de sa dette (même si ce mot à la charge symbolique trop forte n’est pas utilisé) : le délai de remboursement passe de 3 à 7 ans et le taux d’intérêt de 5,2 à 4,2 %. Ca ne servira à rien, la Grèce est insolvable, les CDS indiquent d’ailleurs que c’est le pays le plus risqué au monde… Une vraie nouveauté tout de même, le fonds de secours (le FESF) pourra acheter de la dette publique sur le marché primaire (c'est-à-dire lors de l’émission de ces obligations par un Etat), ce qui veut dire concrètement que les contribuables des pays en bonne santé financeront les déficits des pays en difficulté, mais que ces décaissements et ces encaissements seront étalés dans le temps grâce au fonds précisément, ce qui en diminuera nettement l’impact politique et électoral, bien joué, non ? On en avait parlé dans cette note, mais concernant le marché secondaire.

Autrement, pour prolonger notre note sur les Etats-Unis, on lira ce très intéressant texte de Marc Mayor qui explique pourquoi la Fed est déjà en faillite.

Le 11 janvier, le Japon annonçait qu’il allait acheter des obligations européennes pour soutenir la zone euro. Les chefs d’Etat européens avaient apprécié à l’époque. Allons-nous faire de même en faveur des Japonais désormais ?

Philippe Herlin
© La dette de la France .fr