vendredi 10 juin 2011

Le mois de juillet sera chaud

Finalement le plan d’aide à la Grèce dont nous parlions dans notre précédent billet n’est pas encore validé, loin de là. Déjà considéré comme trop petit, il faudra sans doute le doubler pour atteindre 120 milliards d’euros, les députés allemands viennent d’en accepter le principe. Cependant l’Allemagne et la BCE s’opposent sur l’idée d’une restructuration limitée de la dette publique grecque, Berlin y est favorable quand Jean-Claude Trichet le refuse catégoriquement, il est vrai que l’Eurosystème serait alors en grand danger. Chacun sait pourtant que la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette actuelle et que la restructuration est inévitable. C’est également ce que pense le Crédit Agricole (exposé à la Grèce à hauteur de 24,5 milliards d’euros !), bien placé pour le savoir (il a acheté l’une des principales banques du pays, Emporiki), mais a-t-il les reins suffisamment solides pour supporter ce choc ? De l’autre côté de l’Atlantique, les Etats-Unis font face à deux échéances cruciales : 1) la nécessité de relever le plafond d’endettement du pays d’ici le 2 août et 2) la fin du « Quantitative easing 2 » le 30 juin, « autrement dit, la Fed va arrêter ses achats de bons du Trésor, alors que depuis l'automne dernier elle a épongé 70 % à 80 % du papier émis par l'État fédéral pour financer son déficit », qui va acheter ce « papier » ensuite, personne ne sait vraiment. Le tout dans un contexte de ralentissement de la pseudo reprise en cours depuis 2010. Les mécanismes sont en place pour faire exploser l’euro et le dollar courant juillet ; bien sûr normalement ça n’arrivera pas, on rajoutera une couche supplémentaire d’endettement public, mais cela ne réglera rien sur le fond, et le risque systémique augmente encore…

Philippe Herlin