mardi 19 juin 2012

La fuite dans la planche à billets

Moins ça marche plus on insiste, telle semble être la devise des banques centrales à travers le monde. Au prétexte de soutenir l’économie en favorisant le crédit, les banques centrales font tout pour rendre l’argent « facile », en usant de différents moyens : 1) elles baissent leurs taux d’intérêt en dessous de l’inflation, ainsi les banques se financent gratuitement ; 2) elles font des prêts géants à long terme aux banques (comme les deux LTRO de 500 milliards d’euros de la BCE à 1% sur 3 ans), ce qui leur permet de récupérer des masses d’argent à très faible coût ; 3) elles rachètent des emprunts d’Etats, ce qui permet à ceux-ci de financer facilement leurs déficits et de continuer à « soutenir la demande ». Récemment la Banque d’Angleterre vient d’annoncer un plan à 140 milliards de livres de liquidités pour les banques, après avoir racheté 325 milliards de livres d’obligations d’Etat. La Fed fait cela depuis la crise de 2008, le Japon depuis la crise des années 90… Est-ce que ça marche ? Non. Donc on continue, logique. En fait c’est un mélange d’aveuglement et de panique qui gouverne les Etats, et la planche à billets – c’est ce dont il s’agit – est l’outil le plus facile pour repousser les échéances. A la crise de la dette, nous rajoutons une crise de la monnaie, qui perdra progressivement sa valeur à force d’être imprimée, et au lieu de résoudre la crise, nous ne faisons que l’accroître…

Philippe Herlin