lundi 11 juin 2012

Petit rappel : Dexia = Bankia

L’aide que l’Europe vient de décide d’apporter à l’Espagne s’élève à 100 milliards d’euros. Cette somme doit servir à Bankia ainsi qu’aux autres banques en difficulté. Un chiffre énorme bien sûr, mais rappelons-nous que l’aide apportée à la seule Dexia par la Belgique, la France et le Luxembourg se monte à 90 milliards d’euros (sous forme de garanties). Et la moitié de cette somme a déjà été consommée… Alors pourquoi les marchés ne s’inquiètent-ils pas pour ces pays ? Certes, l’essentiel de la charge est répartie entre deux pays, et non pas sur un seul. Cependant, ce chiffre de 90 milliards n’est pas un plafond puisque Dexia «porte encore 250 milliards d’euros d’actifs risqués» (L’Agefi) ! Non, ce qui semble mieux réussi de ce côté des Pyrénées c’est une chose : la communication. En Espagne, le gouvernement s’étonne de découvrir une perte, qui de surcroît grossit de semaine en semaine, et il commande des audits à des sociétés externes car il n’a confiance ni dans la banque, ni dans ses propres services. Résultat, personne n’a confiance en lui, ni les marchés, ni Bruxelles, d’où le plan d’aide. Au contraire, en France la technostructure de Bercy a su magistralement étouffer le scandale Dexia, balancer très tôt un chiffre élevé (90 milliards), et passer à autre chose («le déficit budgétaire de la France sera de 3% en 2013», voir le billet précédent). C’est brillant, c’est efficace, pour l’instant.

> le podcast de mon émission de radio avec Olivier Delamarche samedi 9 juin : partie 1, partie 2

Philippe Herlin