lundi 5 novembre 2012

Rapport Gallois : aucun intérêt

C’est bien la peine d’avoir fait autant de raffut autour de ce rapport ! Il allait être trop audacieux, craignait-on, trop décoiffant. Non, il n’y a vraiment aucun risque de ce côté, le rapport Gallois n’est que le devoir appliqué d’un haut fonctionnaire. On y retrouve les vieilles recettes et les lubies étatistes et socialisantes qui coulent l’économie française depuis les années 70 (article du Figaro et rapport complet). A commencer, c’est presque un gag, par le retour du Commissariat au Plan, non pardon, à la « prospective », pour faire plus moderne. Il faudrait aussi que nos syndicats, dont le sens de l’analyse économique n’aura échappé à personne, entrent dans les conseils d’administration des grandes sociétés. Les régions, si bien gérées comme chacun sait, doivent plus s’impliquer dans l’économie locale, le budget de la recherche publique (au sein duquel trône notre vaillant CNRS) doit être « sanctuarisé », les PPP (partenariat public privé, dont les budgets dérapent) encouragés, les subventions publiques à l’export amplifiées, c’est formidable. Absolument rien concernant la « politique de l’offre », c'est-à-dire l’encouragement à la création de richesses. Quelques bonnes idées tout de même (développer la formation en alternance, un Small business act à la française, relance des recherches sur le gaz de schiste… immédiatement refusée par le gouvernement), mais il n’y a absolument rien de neuf. Le fameux « choc de compétitivité » ne consiste qu’à déplacer des charges pesant sur le travail vers la CSG et la TVA, ce qui peut améliorer les choses à la marge, mais ne rendra pas la « maison France » plus compétitive d’un iota. Surtout pas d’économies sur les dépenses publiques, vous n’y pensez pas ! Vraiment un rapport pour rien.

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Philippe Herlin