lundi 3 février 2014

Le gouvernement commence-t-il à basculer dans l'autoritarisme ?

Je fais suite à mon billet précédent avec ces déclarations hallucinantes du ministre du "redressement productif", Arnaud Montebourg, qui veut réduire la concurrence dans les télécoms et favoriser les ententes ! "Ce ne sont pas aux autorités indépendantes de dire ce qui est bon dans le secteur des télécoms", mais à l'Etat, du fait de sa "légitimité démocratique." Et il poursuit : "quand je reçois l'Autorité de la Concurrence, je lui dis : vous êtes contre les ententes. Moi, je les organise ! Qui a raison ? Vous êtes nommé, je suis élu, donc c'est forcément moi !" Avec de telles dispositions nous n'aurions jamais eu Free dans le mobile et nous paierions tous plus cher notre forfait mobile. Le journaliste ajoute que ces paroles furent reçues dans "l'hilarité générale dans la salle". Voilà comment on assassine les libertés économiques, sous les bravos des idiots utiles et des naïfs.

Après l'économie, le terrain social avec ces déclarations grotesques et martiales du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, en prévision de La Manif pour tous de dimanche et de potentiels débordements : "Croyez-moi le gouvernement, l'Etat, les forces de police, la justice seront d'une très grande sévérité, face à tous ceux qui s'en prennent à nos institutions et nos valeurs." Ah bon, l'a t-on une seule fois entendu tenir pareil discours envers la CGT dont les manifestations violentes sont courantes, de même que les prises d'otage de dirigeants ? Sur les 500.000 manifestants, il n'y aura finalement aucune arrestation, ce qui rend encore plus stupides les rodomontades du ministre de l'intérieur.

Rebelotte samedi, sur le terrain politique, avec cette hallucinante interview du même Manuel Valls au JDD où il dénonce l'apparition d'un "Tea Party à la française" et appelle la "droite républicaine" à s'en "démarquer clairement", assimilant celui-ci au "climat des années 30". Rappelons à Manuel Valls, dont la culture politique semble tenir sur un timbre-poste, que le tea-party est libertarien (il s'oppose d'ailleurs assez peu au mariage gay considérant que l'Etat n'a pas à s'occuper de ces questions), que les accusations de racisme que lui font certains commentateurs français sont fausses (lors de la primaire républicaine, le candidat qui a le plus bénéficié de leur soutien est le noir Herman Cain), et qu'il s'attache surtout à réduire le rôle de l'Etat dans la vie économique et sociale. Tout le contraire du fascisme qui veut l'imposer partout, tout comme le communisme, et dont les liens avec le socialisme sont consubstantiels et historiquement démontrés. Des régimes qui d'ailleurs cherchent toujours à endoctriner les enfants, comme le fait le pouvoir actuel avec la théorie du genre, nous en avons déjà parlé, et nous renvoyons également à Eric Zemmour qui dénonce un "projet totalitaire".

Ces déclarations sont inquiétantes, surtout celles de Valls dont l'exagération est lourde de signification. S'agit-il de créer une "montée aux extrêmes" pour mieux imposer des mesures d'exception, dont l'incarcération de Nicolas Bernard-Buss aura constitué le premier jalon ? Nous verrons, mais restons vigilants. Comme le rappelle fort justement le blogueur Aldo Sterone dans cette vidéo, "les heures les plus sombres de notre histoire" ne surviennent pas à cause de quelques groupes d'excités, mais quand l'Etat devient tout puissant.

Philippe Herlin