mardi 4 mars 2014

Jean-François Copé doit démissionner de la présidence de l’UMP

Au départ il y a une enquête du Point du 27 février dernier qui affirme que Jean-François Copé a détourné de l'argent de son parti au profit d’une société de communication fondée par deux de ses proches : la société Bygmalion aurait profité de la période faste de la présidentielle 2012 pour "charger la mule" sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appels d'offres. Cette entreprise aurait en outre des liens avec le Qatar à travers une personne avec qui Copé a été en relation lorsqu’il fut ministre du budget… Ceci dit, le président de l’UMP a fermement démenti et peut être allait-on en rester là.

Puis Jean-François Copé a annoncé qu’il allait faire lundi une "déclaration solennelle", on allait voir ce qu’on allait voir. On a vu et c’est un scandale. C’est le site LeLab qui a soulevé le lièvre : Copé promet la transparence totale des comptes de l’UMP mais en échange de deux lois tellement contraignantes qu’elles n’ont aucune chance de voir le jour (la publication des comptes de l’ensemble des formations politiques françaises depuis 2007, la publication du patrimoine des dirigeants et des principaux salariés de l’ensemble des médias français). C’est grotesque, d’autant que les comptes des partis sont déjà vérifiés par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques, et qu’ils sont plutôt mauvais pour l’UMP comme le montre le site les-crises.fr. Mais voici le moment clé du discours : "Dans l’attente de l'adoption de ces dispositions législatives, je donne dès aujourd'hui l'ordre au Directeur Général des Services de l'UMP de bien vouloir mettre l'intégralité de la comptabilité de l'UMP ainsi que les archives concernant les campagnes présidentielles de 2007 et 2012, dans une pièce qui sera scellée par un huissier. Cette pièce sera réouverte à l'adoption de ces deux lois." (le discours intégral)

Vous avez bien lu, la véritable raison de cette intervention consiste à enfermer à double tour la comptabilité de l’UMP pour en empêcher l’accès à quiconque, y compris aux responsables du mouvement. Si Copé se dit innocent, pourquoi ne permet-il pas aux responsables de l’UMP (députés, sénateurs, bureau politique) de consulter ces documents, ce qui éteindrait toutes les rumeurs ? S’il agit ainsi, s’il use d’une telle manœuvre, si grossière et si brutale, c’est que l’enquête du Point a soulevé de vraies questions.

Un tel comportement est indigne et fait perdre à Jean-François Copé toute autorité et intégrité pour représenter le principal mouvement d’opposition face au pouvoir socialiste. Son maintien serait un cadeau à ce dernier, il doit démissionner au plus vite.


Addendum : un beau succès sur les réseaux sociaux pour cette info, merci ! (près de 100 retweets)

Philippe Herlin