dimanche 28 octobre 2012

Débat Herlin, Delamarche, Lecoq-Vallon, Feron-Poloni

La vidéo de mon débat sur "Mon épargne en danger" avec Olivier Delamarche, Nicolas Lecoq-Vallon, Hélène Feron-Poloni pour Media-investigation
http://www.media-investigation.com/?Crise-de-la-dette-MON-EPARGNE-EN

vendredi 26 octobre 2012

Un progrès des idées libérales à l’UMP ?

Nous avons trop souvent dénoncé ici la loi SRU et ses 20% (bientôt 25) de logements sociaux pour ne pas nous féliciter que l’un des mouvements qui concourent à l’élection du 18 novembre à l’UMP appelle à leur disparition progressive. La Droite forte (fondée par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier) propose de supprimer, en 20 ans, le logement social, l’Etat obligeant les bailleurs sociaux et les collectivités à mettre en vente 5% de leur parc tous les ans (Challenges). Ce mouvement propose d'autres bonnes idées (assouplissement du code du travail, relèvement significatifs des seuils sociaux, alignement du régime des retraites du public sur le privé, contraindre les collectivités territoriales à baisser leurs dépenses de fonctionnement). Il y a aussi des propositions de nature dirigiste, qui montrent une culture libérale incertaine ou à géométrie variable (« obliger les banques à prêter en priorité aux PME lorsqu’elles affrontent une difficulté et que leur modèle économique est viable, à hauteur de 50% des montants rapportés à celles-ci par l’entreprise depuis sa création »). Mais globalement cela va dans le bon sens et il faut, répétons-le, applaudir cette volonté de s’attaquer au tabou des logements sociaux en France que le précédent gouvernement, avec l’inénarrable Benoît Apparu, défendait pourtant.

La « pression de la réalité » (dont nous avons parlé dans ce billet) semble faire bouger les lignes. Elle s’exerce aussi dans un autre domaine, celui de l’islam, puisque son image se dégrade fortement parmi les Français (selon un sondage IFOP pour Le Figaro), ce qui traduit une salutaire prise de conscience. 43% des sondés considèrent l’islam comme une menace, 63% sont opposés au voile dans la rue et 89% à l’école. Seulement 18% des sondés sont favorables à la construction des mosquées, ce qui veut dire, quand on enlève les grosso modo 10% de musulmans en France, que seul un Français de souche sur dix y est favorable. Un résultat très clair. Quel mouvement ou candidat à l’UMP osera demander un moratoire sur la construction des mosquées ? Allons courage !

Philippe Herlin

mercredi 24 octobre 2012

Vive la Trabant électrique française !

« Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre » dit l’adage romain. D’une part le gouvernement met en place un super malus dévastateur pour les voitures familiales et les véhicules à essence en général, ce qui touche en plein cœur les constructeurs automobiles français (La Tribune). Le malus s’élève jusqu’à 6000 euros, mais les voitures de moyenne gamme seront touchées, de l’ordre de 2 à 3000 euros, soit plus de 10% du prix, ce qui est conséquent. D’autre part le gouvernement déplore que les voitures françaises se vendent mal… comme c’est étonnant ! Et face aux difficultés de Peugeot-Citroën, il est obligé de prendre en garantie 7 milliards d’euros de la filiale bancaire du groupe (Le Figaro).

Le bonus-malus automobile est une absurdité en soi, créé par la droite et amplifié par la gauche : primo c’est un contrôle des prix déguisé, ce qui est normalement interdit, et secundo le gouvernement demande aux constructeurs automobiles de faire des efforts de compétitivité, et il leur colle un malus de plusieurs milliers d’euros ! Une idée typique de la technocratie qui coule la France depuis les années 70.

Mais ne vous inquiétez pas, le gouvernement omniscient possède la solution qui va régler d’un coup tous les problèmes : la voiture électrique, qui va bénéficier d’un bonus de 7000 euros (!). Le problème c’est que personne n’en veut, car son autonomie est trop faible, et les points de recharge sont quasi inexistants (leur développement sur le territoire coûterait une fortune). Même Autolib à Paris est encore très loin de la rentabilité (lire cet article du Delanopolis). Le gouvernement veut nous caser la Trabant électrique française, de gré ou de force, comme naguère en Allemagne de l’Est où l’on savait ce qui était bon pour le peuple.

Philippe Herlin

mardi 23 octobre 2012

Le naufrage programmé de la Philharmonie de Paris

Depuis longtemps j’entends parler de ce projet de grande salle de concert à l’est de Paris, juste à côté de la Cité de la musique, pour prendre la suite de la Salle Pleyel. Fréquentant régulièrement les salles de concert parisiennes (j’ai fondé les sites ConcertoNet.com et Classical Music Mobile), j’ai toujours eu des doutes sur la viabilité d’un tel équipement. Mes pires craintes sont désormais confirmées, et ce par un rapport du Sénat (voir aussi cet article de La Tribune). Les coûts explosent (de 170 millions d’euros pour l’estimation initiale à 386 aujourd’hui), la date d’ouverture est encore repoussée (fin 2014). Mais surtout, et le rapport demeure trop prudent et évasif sur ce point : cette salle sera vide. Hormis quelques grands concerts de prestige, la fréquentation chutera dramatiquement par rapport à la Salle Pleyel, qui a déjà du mal à remplir ! Car, on le sait, le public des concerts symphoniques se trouve à l’ouest de Paris, et il suffit d’avoir pris une fois la ligne 5 à l’heure de sortie des bureaux pour se rendre compte de la galère que cela représente, et ne parlons pas du périph’. Pour forcer le public à venir, la direction de la Cité de la musique veut interdire à la Salle Pleyel de programmer des concerts de musique classique, voici une vraie politique de terre brûlée ! Il faut arrêter les frais. Stopper ce projet maintenant ne serait pas incongru. Au moins faudrait-il laisser l’autonomie de gestion à la Salle Pleyel, et les orchestres comme le public choisiront. Un soupçon de libéralisme dans la politique culturelle de l’Etat ? Autant rêver.

Philippe Herlin

mercredi 17 octobre 2012

BPI : l’inquiétante étatisation du financement des PME

Au-delà des effets d’annonce, nous ne devons pas manquer de relever la perverse cohérence du nouveau gouvernement sur le sujet du financement des PME. Tout d’abord il dégoûte tout ceux qui sont susceptibles d’investir leurs capitaux dans l’économie (75% d’impôt au dessus d’un million de revenu, ISF relevé, hausse de la taxe sur les plus-values de cession même si le mouvement des pigeons semble faire reculer ce projet). Une remarque : le régime fiscal précédent n’avait rien d’avantageux, l’UMP pseudo-libérale assommait déjà les investisseurs d’impôts, mais là c’est le coup de grâce ! Ensuite, le gouvernement « déplore » que les PME soient sous-financées et décide qu’il faut « agir ». Troisième étape, il sort de son chapeau une Banque publique d’investissement (BPI) dotée d’une force de frappe de 40 milliards d’euros, ce qui n’est pas rien. Cette BPI accordera donc des crédits et des capitaux (sous forme de prises de participation) aux PME. Autrement dit, le financement des PME sera de plus en plus dépendant de l’Etat, au sens politique du terme. Déjà certains secteurs seront privilégiés, nous dit-on, comme « ceux qui favorisent la conversion écologique et énergétique de l'industrie ou encore l'économie sociale et solidaire » (JDD), autrement dit des activités fumeuses et subventionnées. Ensuite les régions (qui sont toutes à gauche hormis l’Alsace) joueront un rôle important dans l’attribution des crédits, le patron de PME devra donc être tout sourire devant le président de région… L’imagine-t-on ensuite critiquer la politique du gouvernement dans la presse locale ? Et lorsqu’il faudra arbitrer entre plusieurs dossiers, qui ne dit que la BPI ne jettera pas un œil sur la carte électorale ? Nous assistons en fait ici à une étatisation progressive des PME françaises, un milieu historiquement hostile à la gauche (de la même façon que les 25% de logements sociaux obligatoires sont un outil d’étatisation du marché du logement). Après un début difficile avec le monde des entreprises (le mouvement des « pigeons »), on peut parier que quantité de patrons de PME soutiendront « spontanément » le candidat Hollande lors de la prochaine élection présidentielle. Bien joué, non ?

Philippe Herlin

vendredi 12 octobre 2012

Espagne, Italie : un bank run au ralenti

Il n’y a pas que les Grecs qui transfèrent leurs économies à l’étranger, ce phénomène touche également l’Espagne et l’Italie, et c’est évidemment beaucoup plus grave. Le raisonnement des épargnants est simple : si la zone euro explose, ou si mon pays en sort, je me retrouve sur mon compte en banque avec des drachmes/lires/pesetas qui ne vaudront pas grand-chose, alors que si je transfère mon épargne en Allemagne (ou au Luxembourg, Pays-Bas), j’aurais des euros (ou des Deutsche Marks si l’Allemagne revient à sa monnaie). Le choix est vite fait ! Le mouvement atteint un niveau inquiétant, et le FMI s’en inquiète : de juin 2011 à juin 2012, 296 milliards d’euros ont quitté l’Espagne, 235 milliards l’Italie (Le Monde). Tout cet argent, que les particuliers et les entreprises sortent de leurs comptes, manque aux banques du pays qui voient leurs bilans se dégrader, leur besoin de liquidité croître, ce qui accélère la crise... On assiste ainsi à une dislocation interne de la zone euro, sur laquelle les Etats ne peuvent pas agir, à moins de rétablir le contrôle des changes ! Pour la France rien à signaler pour l’instant, mais le mouvement de fuite devant la fiscalité, qui est réel et date de plusieurs années, prendrait une ampleur incomparable si la confiance dans le système bancaire venait à flancher…

Autrement, dans la série « faisons du Ponzi et Madoff est un amateur », le ministre des finances Pierre Moscovici fait un chèque de 31,4 milliards d’euros au FMI (Le Figaro). La France prête au FMI pour que le FMI prête aux pays européens en difficulté. Pourquoi passer par le FMI et non pas par le MES qui a été créé pour cela ? Parce ça ne coûte rien à l’Etat, même pas sous forme de garantie. C’est en effet la Banque de France qui paye, sans décaisser d’ailleurs puisque concrètement elle se prive d’une partie de ses devises en échange d’une créance sur le FMI (comme expliqué ici). Mais au final on prête à des acteurs économiques qui ne sont pas solvables (Grèce, Espagne), comme pour les subprimes.

Philippe Herlin

mardi 9 octobre 2012

L’économie n’est pas un tableau Excel

Cherchez l’erreur : l’Etat augmente les impôts de 65 milliards d’euros sur 2011-2013 (Les Echos) et le déficit budgétaire baisse seulement de 5 milliards entre le 31 août 2011 et le 31août 2012 (JDD) ! Bien sûr, ces 65 milliards de hausse d’impôts ne sont pas tous entrés dans en vigueur, certains interviendront en 2013 comme indiqué. Mais tout de même, les hausses d’impôts du gouvernement Fillon semblent ne pas avoir d’effet.

Il y a deux explications à ce phénomène :
1) Les gouvernements affirment contrôler strictement les dépenses mais ils échouent systématiquement. Celles-ci passent en effet (sur 2011-2012 à la date du 31 août) de 243 à 248,5 milliards d’euros. Les gouvernements, de droite comme de gauche, sont en réalité incapables de contenir la dépense publique (pour cela il faudrait des réformes structurelles, un gros mot !), malgré leurs annonces.
2) Les hausses d’impôts ne rapportent jamais autant que ne l’espèrent le ministère des finances car les Français mettent en place des stratégies d’évitement. Pour limiter la casse, ils modifient leurs comportements (on achète ses cigarettes à l’étranger, on conduit moins, on se reporte vers les produits low cost, etc.). Et d’une façon plus générale, surtout quand la pression fiscale ne cesse de progresser d’année en année, on prend moins de risque, moins d’initiative. Franchement, pourquoi lancer une entreprise aujourd’hui en France ? Et si l’idée est vraiment bonne, autant partir à Londres ou aux Etats-Unis.

Les calculs gouvernementaux de « réduction du déficit » sont réalisés de façon purement comptables, mais l’économie n’est pas un tableau Excel, c’est une matière vivante, infiniment complexe, et qui se défend contre les agressions de l’Etat. Pour réduire son déficit, le gouvernement devrait d’abord commencer par comprendre la réalité économique… un vœu pieux ?

Philippe Herlin

lundi 8 octobre 2012

Le Qatar achète-t-il également en masse de la dette française ?

J’ai déploré à plusieurs reprises, ici et dans mon livre France, la faillite ?, que l’Agence France Trésor (qui gère la dette de l’Etat) ne donne pas le détail des pays qui détiennent la dette publique française. Les deux tiers de la dette publique sont en effet détenu par des investisseurs étrangers (graphique), mais le ministère des finances (dont dépend l’AFT) ne communique pas la répartition par pays et l’évolution sur les dernières années ! Des données qui seraient pourtant instructives, et accessoirement utiles au débat démocratique, mais n’en demandons pas trop.

Ceci dit, le DG de l’AFT, Philippe Mills, lâche une information intéressante dans cette interview à NextFinance : « Cette année, la moitié des acheteurs nets de la dette française vient d’Asie et du Moyen-Orient contre 33% en 2011 et 20% en 2010 », essentiellement des « banques centrales et de fonds souverains » avait-il précisé trois lignes plus tôt. Des banques centrales de pays exportateurs (qui placent ainsi leurs euros excédentaires), c'est-à-dire d’Asie (pour les produits manufacturiers) et du Moyen-Orient (pour le pétrole), et des fonds souverains (provenant du Moyen-Orient, les pays d’Asie étant peu présents sur ce créneau). Autrement dit le Qatar, ainsi que les autres pays de la région (comme Abu Dhabi, où se trouve une base militaire française), achètent en grande quantité des emprunts de l’Etat français. Hum… Le Qatar nous aime tellement qu’il achète notre dette, ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage !

Philippe Herlin

jeudi 4 octobre 2012

Les idées libérales ont encore du chemin à faire à l’UMP !

Intéressant sondage Le Figaro/Opinion Way sur l’électorat UMP, parce qu’il montre une situation contrastée. Sur les questions de société, l’électorat est « à droite, sans état d’âme » comme le titre l’article. Le droit de vote des étrangers et le mariage homo font l’objet d’un rejet massif, la suppression de l’AME est plébiscitée, tout comme le fait de réserver les allocations sociales aux étrangers qui habitent depuis au moins dix ans en France (un parfum de préférence nationale !). Très bien. On parle de « droitisation », ce n’est qu’un retour au bercail, à la normalité.

Par contre sur les questions économiques, les réponses sont contradictoires : soutien très clair à la suppression des 35 heures, à la baisse du nombre de fonctionnaires, au droit à licencier. Mais, dans le même temps, une majorité d’électeurs UMP soutient les emplois aidés, la construction de logements sociaux, ou s’opposent à la suppression de l’ISF !

Comment expliquer cette différence ? Par la confrontation à la réalité, tout simplement. L’explosion de l’insécurité et de l’immigration, que chacun peut constater, a clairement fait basculer l’électorat UMP (et pas seulement d’ailleurs). Tandis que la crise économique déclenchée en 2008 n’a pas encore véritablement touché la France, l’Etat providence gardant l’entièreté de ses moyens. Mais cela ne va pas durer (on pourra lire cette étude Natixis « Le mystère français »). Et déjà les hausses d’impôts suscitent des mouvements de ras-le-bol, quand dans le même temps le chômage progresse fortement. L’Etat providence sera bientôt nu, et à ce moment là, les idées libérales auront une vraie opportunité historique de percer…

Philippe Herlin

mardi 2 octobre 2012

philippeherlin.fr succède à ladettedelafrance.fr !

Comme vous pouvez le constater, philippeherlin.fr succède à ladettedelafrance.fr. C’est un « changement dans la continuité » puisque, comme vous pouvez le voir, tous les billets et les commentaires publiés depuis février 2009 sur ladettedelafrance.fr ont été importés, il n’y a rien de perdu. Pareillement, les abonnés à la newsletter continueront de la recevoir. Sur ce blog je continuerai bien sûr à publier des articles sur les problèmes de dette publique, sur l’ensemble des questions économiques, et j’aborderai également les questions de société. Le succès de ladettedelafrance.fr m’a convaincu d’aller plus loin. L’accueil très positif reçu pour ma « candidature à la candidature » de la présidence de l’UMP également.

Voici par ailleurs mon nouveau texte pour Atlantico : Pourquoi les 10 milliards d'euros de réduction du budget de l'Etat sont une arnaque aux Français.

Philippe Herlin