Mon nouveau texte pour Atlantico : Même les entreprises en bonne santé mettent la clé sous la porte : l’exemple d’une galerie d’art
Autrement voici les nouveautés du mois d'avril sur mon site Classical Music Mobile (Wagner, Mozart, Ravel, Falla, Bizet). Il compte désormais 200 enregistrements stéréo, c'est à dire d'une parfaite qualité sonore (cliquez sur Preview pour écouter), mais toujours à 1 euro seulement.
Philippe Herlin
vendredi 29 mars 2013
jeudi 28 mars 2013
Une liberté d'avenir : la liberté monétaire
Je suis très heureux de vous annoncer ma participation au think thank lancé par Gaspard Koenig : GénérationLibre. Vous pouvez lire ma première contribution : Une liberté d'avenir : la liberté monétaire
Autrement, mon texte pour GoldBroker : Chypre, l’arbitraire et la confusion
Philippe Herlin
Autrement, mon texte pour GoldBroker : Chypre, l’arbitraire et la confusion
Philippe Herlin
mercredi 27 mars 2013
La Cité des sciences rate son exposition sur la crise économique
La Cité des sciences propose une exposition sur la crise, L'économie : krach, boom, mue ? (du 26 mars 2013 au 5 janvier 2014). Le projet tombe à pic mais qu’en pensez ? Malheureusement pas grand-chose. Toute l'exposition ne fait que vulgariser la soupe tiède qui est enseignée à l'université. C'est à dire un libéralisme tempéré par l'Etat dont le rôle est considéré comme incontournable, un libéralisme désincarné issu de la théorie néoclassique (rationnel, froid), un libéralisme où le risque est gentiment circonscrit (la courbe de Gauss est présentée comme l'outil de base des économistes). En somme un libéralisme d'énarque, ou de commissaire européen.
L'école autrichienne est inexistante (Hayek est simplement cité dans le tableau général des économistes, mais pas dans le glossaire du catalogue). La monnaie est seulement abordée sous l'angle de la confiance, qui est garantie par les banques centrales, bien sûr. Benoît Mandelbrot, Nassim Taleb et son cygne noir (qui ont remis en cause la courbe de Gauss justement) ne sont même pas cités, alors qu’ils proposent dans leurs livres nombre d’exemples pédagogiques.
Alors qu'y voit-on ? Une vulgarisation souvent bébête de mécanismes économiques basiques (l'équilibre entre l'offre et la demande, avec de gros boutons à tourner), un discours lisse sur un monde idéal dans lequel les acteurs échangent produits et services, le tout dans une décoration pauvrette et répétitive.
Y a-t-il l'esquisse d'un discours critique sur l'obésité de l'Etat et la dette publique, sur le danger des produits dérivés (qui ne sont même pas présentés !), sur les effets pervers de la réglementation, sur le capitalisme de connivence, sur les risques des politiques de monétisation menées par les banques centrales ? Rien. Plus grave, il n’y a pas de confrontation entre les courants de pensée actuels (keynésiens/autrichiens, relance/rigueur, sortir ou pas de l’euro, etc.).
Mais alors, pourquoi sommes-nous en crise ? A cause de «l'effet domino» (avec de vrais dominos à faire tomber, véridique) qui fait chuter les institutions financières puis l'économie réelle. Pourquoi en arrive-t-on à cette fragilité, cela n'est pas précisé. Mais l'effet domino explique opportunément, selon l'exposition, pourquoi les économistes ne peuvent pas prévoir les crises. C'est ballot, nos pauv' économistes qui ont de jolis modèles et une belle courbe de Gauss, que l'on vient de voir de façon idéalisée tout au long de l'exposition, sont complètement pris de court en cas de crise, au moment où on aurait le plus besoin d'eux !
Au fait, il n'y a strictement rien sur l'euro, sa formation et son fonctionnement, et la crise qu'il traverse. Mais, c'est vrai, l'euro est solide et inspire confiance, pas la peine de perdre du temps. Une exposition inutile et grotesque. Qui malheureusement n'en restera pas là puisqu'elle préfigure la Cité de l'économie, un musée permanent conçu par la Banque de France.
Philippe Herlin
L'école autrichienne est inexistante (Hayek est simplement cité dans le tableau général des économistes, mais pas dans le glossaire du catalogue). La monnaie est seulement abordée sous l'angle de la confiance, qui est garantie par les banques centrales, bien sûr. Benoît Mandelbrot, Nassim Taleb et son cygne noir (qui ont remis en cause la courbe de Gauss justement) ne sont même pas cités, alors qu’ils proposent dans leurs livres nombre d’exemples pédagogiques.
Alors qu'y voit-on ? Une vulgarisation souvent bébête de mécanismes économiques basiques (l'équilibre entre l'offre et la demande, avec de gros boutons à tourner), un discours lisse sur un monde idéal dans lequel les acteurs échangent produits et services, le tout dans une décoration pauvrette et répétitive.
Y a-t-il l'esquisse d'un discours critique sur l'obésité de l'Etat et la dette publique, sur le danger des produits dérivés (qui ne sont même pas présentés !), sur les effets pervers de la réglementation, sur le capitalisme de connivence, sur les risques des politiques de monétisation menées par les banques centrales ? Rien. Plus grave, il n’y a pas de confrontation entre les courants de pensée actuels (keynésiens/autrichiens, relance/rigueur, sortir ou pas de l’euro, etc.).
Mais alors, pourquoi sommes-nous en crise ? A cause de «l'effet domino» (avec de vrais dominos à faire tomber, véridique) qui fait chuter les institutions financières puis l'économie réelle. Pourquoi en arrive-t-on à cette fragilité, cela n'est pas précisé. Mais l'effet domino explique opportunément, selon l'exposition, pourquoi les économistes ne peuvent pas prévoir les crises. C'est ballot, nos pauv' économistes qui ont de jolis modèles et une belle courbe de Gauss, que l'on vient de voir de façon idéalisée tout au long de l'exposition, sont complètement pris de court en cas de crise, au moment où on aurait le plus besoin d'eux !
Au fait, il n'y a strictement rien sur l'euro, sa formation et son fonctionnement, et la crise qu'il traverse. Mais, c'est vrai, l'euro est solide et inspire confiance, pas la peine de perdre du temps. Une exposition inutile et grotesque. Qui malheureusement n'en restera pas là puisqu'elle préfigure la Cité de l'économie, un musée permanent conçu par la Banque de France.
Philippe Herlin
lundi 25 mars 2013
Chypre, un racket de 30% au moins !
Le plan de sauvetage de Chypre a été signé tard dans la nuit à Bruxelles et il permet à l’ile de demeurer dans l’euro, mais à quel prix ! Les dépôts inférieurs à 100.000 euros ne subiront aucune taxation, les autres oui, mais le niveau de la taxe est fonction des banques : les clients de Bank of Cyprus, la première du pays, subiront une ponction de 30%, tandis que ceux de la deuxième en taille, Laiki Bank (Popular Bank en anglais) subiront une taxe encore plus importante, à déterminer en fonction des l’état des comptes… Les mouvements de capitaux sont bien sûr strictement contrôlés pour éviter toute fuite avant ce racket. Les banques devraient bientôt ouvrir après plus de dix jours de fermeture. Tous les comptes supérieurs à 100.000 euros ne proviennent pas d’exilés fiscaux mais, en gros, l’Europe fait payer les Russes. Elle pense s’en tirer à bon compte sans mesurer qu’elle incite fortement au bank run dès qu’un pays sera en difficulté. Les possesseurs de comptes de plus 100.000 euros en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie, en Irlande (liste non close) doivent sérieusement commencer à s’inquiéter… Et ceux de Chypre partiront dès le contrôle des capitaux sera levé, ce qui précipitera une nouvelle crise.
> Addendum 16h30 : "le plan chypriote, un exemple pour le futur" pour le président de l'eurogroupe ! Ca a le mérite de la clarté. Planquez vos sous !
Justement, à propos de ponction des comptes sans que les bénéficiaires ne soient prévenus, la France semble prendre ce chemin car l’épargne salariale (4,8 milliards d’euros) pourrait servir à acquérir des automobiles, et ainsi soutenir le secteur, alors que cela n’était nullement prévu au départ (Le Figaro).
Autrement, j’étais hier à la Manif pour tous, nous étions 1,4 millions (avenue de La Grande armée pleine jusqu’au Pont de Neuilly + avenue Foch + avenue Carnot), mais seulement 300.000 selon la préfecture de police. Je recommande donc de nommer au plus vite Manuel Valls au ministère du budget, le déficit sera ainsi instantanément divisé par cinq. Imaginons la scène, Manuel Valls : «des rumeurs font état d’un déficit budgétaire de 90 milliards d’euros, j’affirme que, selon la police, il est de 20 milliards». Trop fort.
Philippe Herlin
> Addendum 16h30 : "le plan chypriote, un exemple pour le futur" pour le président de l'eurogroupe ! Ca a le mérite de la clarté. Planquez vos sous !
Justement, à propos de ponction des comptes sans que les bénéficiaires ne soient prévenus, la France semble prendre ce chemin car l’épargne salariale (4,8 milliards d’euros) pourrait servir à acquérir des automobiles, et ainsi soutenir le secteur, alors que cela n’était nullement prévu au départ (Le Figaro).
Autrement, j’étais hier à la Manif pour tous, nous étions 1,4 millions (avenue de La Grande armée pleine jusqu’au Pont de Neuilly + avenue Foch + avenue Carnot), mais seulement 300.000 selon la préfecture de police. Je recommande donc de nommer au plus vite Manuel Valls au ministère du budget, le déficit sera ainsi instantanément divisé par cinq. Imaginons la scène, Manuel Valls : «des rumeurs font état d’un déficit budgétaire de 90 milliards d’euros, j’affirme que, selon la police, il est de 20 milliards». Trop fort.
Philippe Herlin
samedi 23 mars 2013
Chypre en situation de suicide assisté
Le parlement chypriote a commencé hier à mettre en place le "plan B" avec l'instauration d'un strict contrôle des mouvements de capitaux (en clair empêcher toute fuite d'argent de l'ile). Reste le point le plus douloureux, la taxe sur les dépôts, appliquée à ceux de plus 100.000 euros uniquement et dont le taux serait de 15 à 25% ! Il ne s'agirait de rien d'autre que d'un suicide de tout le secteur financier de Chypre, car une fois payée cette taxe et le contrôle des capitaux assoupli, les déposants fuiraient l'ile et plus aucun ne s'y risquerait, bien évidemment. Ce qui générera une nouvelle crise bancaire...
C'est ce week end que tout se joue. On semble pour le moment échapper à une faillite pure et simple de Chypre, et à une sortie de l'euro, au profit d'un racket des épargnants. Soit. Mais l'effet produit sur les investisseurs et les déposants présents dans les autres pays en difficulté (Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande, liste non close bien sûr) risque d'être dévastateur. Entre la zone euro et les investisseurs, locaux ou internationaux, la confiance est rompue, et cela va se payer très cher. Cela pourrait même marquer le début de la fin. Un sondage Ifop révèle que 4 Français sur 10 "jugent possible une taxe sur les comptes bancaires" en France. Ils ont malheureusement raison d'avoir cette crainte.
Philippe Herlin
C'est ce week end que tout se joue. On semble pour le moment échapper à une faillite pure et simple de Chypre, et à une sortie de l'euro, au profit d'un racket des épargnants. Soit. Mais l'effet produit sur les investisseurs et les déposants présents dans les autres pays en difficulté (Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande, liste non close bien sûr) risque d'être dévastateur. Entre la zone euro et les investisseurs, locaux ou internationaux, la confiance est rompue, et cela va se payer très cher. Cela pourrait même marquer le début de la fin. Un sondage Ifop révèle que 4 Français sur 10 "jugent possible une taxe sur les comptes bancaires" en France. Ils ont malheureusement raison d'avoir cette crainte.
Philippe Herlin
vendredi 22 mars 2013
Chypre, le Lehman Brothers de la zone euro ?
La situation devient de plus en plus inextricable à Chypre : la Russie ne prêtera pas d’argent et les émissaires chypriotes sont rentrés bredouilles de Moscou, la BCE impose un ultimatum et refusera d’aider les banques au-delà de ce week end (ce qui signifie leur faillite et la nécessité de réintroduire une nouvelle monnaie), le « plan B » consistant à mettre la main sur les fonds des caisses de retraite est refusé par Merkel (La Tribune). Et surtout, l’Allemagne (et le chancelier autrichien à haute voix) semble se faire à l’idée d’une sortie de Chypre de l’euro. Le «challenge» : Nicosie doit trouver 6 milliards d’euros d’ici lundi.
Dans les chancelleries comme dans les médias, chacun veut se convaincre qu’une éjection de Chypre de l’euro ne comporterait aucune conséquence grave. Son PIB est négligeable nous explique-t-on. Certes, mais c’est également vrai pour la Grèce et pourtant tout est fait pour la garder dans l’euro, y compris en accumulant des aides dont on sait qu’elle ne pourra pas les rembourser.
A Bruxelles, Francfort (siège de la BCE) et Berlin, on est dans le même schéma que Lehman Brothers avant le 15 septembre 2008 : « faisons un exemple, ça servira de leçon aux autres ». Pour la banque américaine, c’est après sa faillite que l’on s’est rendu compte de la catastrophe. Mesure-t-on les conséquences d’une sortie précipitée et non préparée d’un pays de la zone euro ? L’aspect comptable (les montants en jeu, et ce que l’on va découvrir dans ces banques opaques, des produits dérivés par exemple…), mais aussi l’aspect psychologique, chez les déposants comme chez les investisseurs, qui pourrait se transmettre aux autres pays en difficulté (Grèce, Portugal, Espagne, Italie, Irlande). Nous jouons avec le feu.
Autrement, bien sûr, comme pour le 13 janvier, je soutiens la Manif pour tous dimanche (mon billet sur le sujet à l'époque) !
Philippe Herlin
Dans les chancelleries comme dans les médias, chacun veut se convaincre qu’une éjection de Chypre de l’euro ne comporterait aucune conséquence grave. Son PIB est négligeable nous explique-t-on. Certes, mais c’est également vrai pour la Grèce et pourtant tout est fait pour la garder dans l’euro, y compris en accumulant des aides dont on sait qu’elle ne pourra pas les rembourser.
A Bruxelles, Francfort (siège de la BCE) et Berlin, on est dans le même schéma que Lehman Brothers avant le 15 septembre 2008 : « faisons un exemple, ça servira de leçon aux autres ». Pour la banque américaine, c’est après sa faillite que l’on s’est rendu compte de la catastrophe. Mesure-t-on les conséquences d’une sortie précipitée et non préparée d’un pays de la zone euro ? L’aspect comptable (les montants en jeu, et ce que l’on va découvrir dans ces banques opaques, des produits dérivés par exemple…), mais aussi l’aspect psychologique, chez les déposants comme chez les investisseurs, qui pourrait se transmettre aux autres pays en difficulté (Grèce, Portugal, Espagne, Italie, Irlande). Nous jouons avec le feu.
Autrement, bien sûr, comme pour le 13 janvier, je soutiens la Manif pour tous dimanche (mon billet sur le sujet à l'époque) !
Philippe Herlin
jeudi 21 mars 2013
Chypre, le jour d’après
Mon nouveau texte pour GoldBroker : Chypre, le jour d'après
Vous pouvez retrouver mes textes pour GoldBroker traduits en anglais, allemand, et italien. Partagez !
Philippe Herlin
Vous pouvez retrouver mes textes pour GoldBroker traduits en anglais, allemand, et italien. Partagez !
Philippe Herlin
mardi 19 mars 2013
L’épargne a toujours été dans le viseur des Etats en faillite
Le «coup de tonnerre» de Chypre de samedi, cette spoliation des épargnants dont nous avons parlé dans notre précédent billet, nous rappelle une chose que nous n’aurions jamais du oublier : l’épargne des ménages a toujours été dans le viseur des Etats en faillite. C’est toujours de cette façon que ça se termine, par la spoliation des épargnants.
Mais l’histoire ne se répète jamais tout à fait de la même façon, et en l’occurrence il y a un petit changement. Jusqu’ici un pays se débarrassait de sa dette par une période de forte inflation ou d’hyperinflation, provoquée par la planche à billets ou une forte dévaluation de la monnaie, c'est-à-dire concrètement qu’il rembourse en monnaie de singe («l’euthanasie du rentier» chère à Keynes). Ou alors il fait défaut (l’Islande). Ou les deux à la fois (l’Argentine).
Dans la zone euro ces méthodes ne sont plus utilisables : un pays ne peut évidemment pas tout seul dans son coin imprimer des euros en pagaille, et il ne peut plus faire défaut. Enfin, il peut menacer de le faire (la Grèce) mais les autorités européennes l’en empêchent absolument pour ne pas entamer la réputation de l’euro (d’où ces plans d’aide sans fin à la Grèce).
Reste une solution : puiser dans la caisse, c'est-à-dire l’épargne des ménages. Les avantages sont multiples : on évite l’inflation et le défaut, et ceux qui ont investi dans les obligations chypriotes voient leur créance garantie. La réputation de l’euro comme monnaie internationale est préservée. Bien sûr le populo gronde, mais on lui envoie la police et on lui fait comprendre que ça aurait pu être pire, et tout rentre dans l’ordre.
D’ailleurs les responsables politiques ne s’en cachent même pas. L’agence chargée de vendre la dette belge explique dans ses documents à destination des investisseurs que «théoriquement, les ménages belges pourraient rembourser la dette publique» (Contrepoints). On se rappelle que notre ancien ministre des finances, François Baroin, a déclaré en janvier 2012 que la dette de la France est un «investissement sans risque» notamment parce que «la France a un niveau d’épargne élevé» (Le Figaro).
Cette idée de ponction de l’épargne des chypriotes remonte donc à loin, et elle n’est que la première d’une liste. Maintenant est-ce que ça sauvera la zone euro ? Non, cela permet juste de repousser les échéances car dans une crise de la dette le défaut et/ou l’inflation sont inéluctables.
Philippe Herlin
Mais l’histoire ne se répète jamais tout à fait de la même façon, et en l’occurrence il y a un petit changement. Jusqu’ici un pays se débarrassait de sa dette par une période de forte inflation ou d’hyperinflation, provoquée par la planche à billets ou une forte dévaluation de la monnaie, c'est-à-dire concrètement qu’il rembourse en monnaie de singe («l’euthanasie du rentier» chère à Keynes). Ou alors il fait défaut (l’Islande). Ou les deux à la fois (l’Argentine).
Dans la zone euro ces méthodes ne sont plus utilisables : un pays ne peut évidemment pas tout seul dans son coin imprimer des euros en pagaille, et il ne peut plus faire défaut. Enfin, il peut menacer de le faire (la Grèce) mais les autorités européennes l’en empêchent absolument pour ne pas entamer la réputation de l’euro (d’où ces plans d’aide sans fin à la Grèce).
Reste une solution : puiser dans la caisse, c'est-à-dire l’épargne des ménages. Les avantages sont multiples : on évite l’inflation et le défaut, et ceux qui ont investi dans les obligations chypriotes voient leur créance garantie. La réputation de l’euro comme monnaie internationale est préservée. Bien sûr le populo gronde, mais on lui envoie la police et on lui fait comprendre que ça aurait pu être pire, et tout rentre dans l’ordre.
D’ailleurs les responsables politiques ne s’en cachent même pas. L’agence chargée de vendre la dette belge explique dans ses documents à destination des investisseurs que «théoriquement, les ménages belges pourraient rembourser la dette publique» (Contrepoints). On se rappelle que notre ancien ministre des finances, François Baroin, a déclaré en janvier 2012 que la dette de la France est un «investissement sans risque» notamment parce que «la France a un niveau d’épargne élevé» (Le Figaro).
Cette idée de ponction de l’épargne des chypriotes remonte donc à loin, et elle n’est que la première d’une liste. Maintenant est-ce que ça sauvera la zone euro ? Non, cela permet juste de repousser les échéances car dans une crise de la dette le défaut et/ou l’inflation sont inéluctables.
Philippe Herlin
samedi 16 mars 2013
ALERTE : la spoliation des épargnants a commencé dans la zone euro
Chypre est en difficulté, nous le savons, ses besoins sont estimés à 17 milliards d'euros (l'équivalent de son PIB !). L'Eurogroupe, le FMI et l'ensemble des ministres des finances de la zone euro ont trouvé hier soir un accord à Bruxelles. 10 milliards d'euros seront apportés par l'Europe et le FMI, et le solde proviendra d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires. "Cette taxe sera de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil" (Le Figaro). Et elle sera prélevée ce week-end. Vous avez bien lu. Il ne s'agit pas d'une taxe sur les revenus de l'épargne, non, c'est le capital lui-même qui est touché. Vous avez 10.000 euros vendredi sur votre compte, vous vous retrouvez avec 9.325 euros lundi. Vous avez 200.000 euros à la banque vendredi, et 180.200 lundi. En fait mardi à Chypre, lundi étant férié, et le parlement votera cette loi dimanche (Le Figaro).
Les actionnaires des banques sont épargnés, l'Etat chypriote dépensier et incompétent (un exemple) également, toute la charge repose sur l'épargnant de base. Une honte. Il y a également des oligarques russes qui ont déposé de l'argent dans les banques de Chypre, mais ils ne seront ni plus ni moins mis à contribution.
Ne nous y trompons pas, il s'agit ici d'une première qui sera observée à la loupe par les autorités et les pays européens, et si ça "passe" sans trop de grabuge, cela sera répété ailleurs. Il existe actuellement cinq pays de la zone euro (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne et Chypre) qui bénéficient de plans d'aide... Et quand on voit comment est gouvernée la France...
Comment se protéger ? Investir dans des actifs réels comme l'immobilier, et l'or (physique uniquement) bien sûr (cf mon livre L'or un placement d'avenir). Et concernant la gestion de ses comptes proprement dit ? Dans France la faillite ? j'ai parlé de la solution Paypal. Il y a aussi le Bitcoin, et cela je vous en reparlerai d'ici quelques semaines... Mais là on vient de franchir une nouvelle étape dans la crise.
Philippe Herlin
Les actionnaires des banques sont épargnés, l'Etat chypriote dépensier et incompétent (un exemple) également, toute la charge repose sur l'épargnant de base. Une honte. Il y a également des oligarques russes qui ont déposé de l'argent dans les banques de Chypre, mais ils ne seront ni plus ni moins mis à contribution.
Ne nous y trompons pas, il s'agit ici d'une première qui sera observée à la loupe par les autorités et les pays européens, et si ça "passe" sans trop de grabuge, cela sera répété ailleurs. Il existe actuellement cinq pays de la zone euro (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne et Chypre) qui bénéficient de plans d'aide... Et quand on voit comment est gouvernée la France...
Comment se protéger ? Investir dans des actifs réels comme l'immobilier, et l'or (physique uniquement) bien sûr (cf mon livre L'or un placement d'avenir). Et concernant la gestion de ses comptes proprement dit ? Dans France la faillite ? j'ai parlé de la solution Paypal. Il y a aussi le Bitcoin, et cela je vous en reparlerai d'ici quelques semaines... Mais là on vient de franchir une nouvelle étape dans la crise.
Philippe Herlin
jeudi 14 mars 2013
mercredi 13 mars 2013
Le naufrage de la France soviétique
Dix centimètres de neige et la France est bloquée ! Enfin, une grande partie avec la Normandie, le Nord Pas de Calais, la Picardie, l'Ile de France. Les routes sont impraticables, avec des naufragés qui passent la nuit dans leurs voitures, des trains sont à l'arrêt en pleine voie, et qui servent de dortoir, même les TGV et le Thalys, fleuron de la technologie, restent à quai, à Paris les banlieusards ne savent pas s'ils pourront rentrer chez eux, plus de 100.000 foyers sont privés d'électricité.
Le pire est que cet épisode neigeux, qui n'a rien d'extraordinaire hormis sa survenance tardive, était prévu depuis deux jours par Météo France ! Où étaient les saleuses ? Les chasse-neiges ? Quelle coordination fut mise en place, ne serait-ce que pour interdire aux poids lourds de circuler ?
Depuis 1998 les collectivités locales ont embauché un demi-million de fonctionnaires, où étaient-ils hier ? Les impôts locaux n'ont cessé de grimper, où se trouvaient les services de secours ? Les communautés de communes et d'agglomérations recouvrent le pays, les régions et les départements prétendent s'occuper de notre vie quotidienne, quelle organisation a été mise en place pour faire face à ce type d'événement ? Rien, rien de rien.
Ce naufrage est celui d'une France qui vit à l'abri de son statut et de la concurrence, et finalement déconnectée de la réalité. Pitoyable la SNCF qui balance un communiqué enjoignant aux banlieusards de ne pas se rendre à Paris, à 8h20 alors qu'ils sont déjà partis ! Scandaleux la RATP dont plusieurs lignes tombent en panne à cause de quelques flocons. Ridicule ce camion de ERDF qui patine dans la neige et qui sera aidé par un agriculteur et son tracteur. Grotesques tous ces tramways payés une fortune et incapables de rouler.
La France des "services publics que le monde entier nous envie" a fait naufrage hier. Cela ne concerne d'ailleurs pas que les transports, dont l'épisode actuel ne sert que de révélateur, mais aussi les hôpitaux publics dont les urgences sont congestionnées et qui parquent les malades sur des brancards dans les couloirs. Egalement la Sécurité sociale, dont les comptes dérivent de plus en plus, et notre système de retraite par répartition qui est au bord de la faillite.
Toute cette "France soviétique" trouve sa source en 1944 dans le programme du CNR (Conseil national de la résistance) et dans le premier gouvernement d'après-guerre, tous deux fortement influencés par le Parti communiste. C'est alors que sont créés le très néfaste statut des fonctionnaires, la sécurité sociale obligatoire, la retraite par répartition, les syndicats dits "représentatifs", les nationalisations-spoliations pour constituer ces bastions syndicaux coûteux et inefficaces (SNCF, RATP, EDF), et ce mythe de l'Etat omnipotent sachant ce qui est bien à la place des citoyens.
La croissance des Trente glorieuses permit de financer cette bureaucratie inefficace, ensuite ce fut la dette publique, qui lui doit la part majeure de son montant. Et maintenant ? L'argent manque et cette France soviétique entre en déliquescence accélérée.
Surtout n'essayons pas de la sauver ! Parce que c'est impossible, et que le meilleur service à rendre à la France consiste à s'en débarrasser. Une France moderne qui veut retrouver son dynamisme et faire sa place dans la mondialisation doit définitivement faire une croix sur ces lubies marxistes d'un autre âge. C'est une victoire à remporter sur nous-mêmes, mais nous avons tout à y gagner.
Philippe Herlin
Le pire est que cet épisode neigeux, qui n'a rien d'extraordinaire hormis sa survenance tardive, était prévu depuis deux jours par Météo France ! Où étaient les saleuses ? Les chasse-neiges ? Quelle coordination fut mise en place, ne serait-ce que pour interdire aux poids lourds de circuler ?
Depuis 1998 les collectivités locales ont embauché un demi-million de fonctionnaires, où étaient-ils hier ? Les impôts locaux n'ont cessé de grimper, où se trouvaient les services de secours ? Les communautés de communes et d'agglomérations recouvrent le pays, les régions et les départements prétendent s'occuper de notre vie quotidienne, quelle organisation a été mise en place pour faire face à ce type d'événement ? Rien, rien de rien.
Ce naufrage est celui d'une France qui vit à l'abri de son statut et de la concurrence, et finalement déconnectée de la réalité. Pitoyable la SNCF qui balance un communiqué enjoignant aux banlieusards de ne pas se rendre à Paris, à 8h20 alors qu'ils sont déjà partis ! Scandaleux la RATP dont plusieurs lignes tombent en panne à cause de quelques flocons. Ridicule ce camion de ERDF qui patine dans la neige et qui sera aidé par un agriculteur et son tracteur. Grotesques tous ces tramways payés une fortune et incapables de rouler.
La France des "services publics que le monde entier nous envie" a fait naufrage hier. Cela ne concerne d'ailleurs pas que les transports, dont l'épisode actuel ne sert que de révélateur, mais aussi les hôpitaux publics dont les urgences sont congestionnées et qui parquent les malades sur des brancards dans les couloirs. Egalement la Sécurité sociale, dont les comptes dérivent de plus en plus, et notre système de retraite par répartition qui est au bord de la faillite.
Toute cette "France soviétique" trouve sa source en 1944 dans le programme du CNR (Conseil national de la résistance) et dans le premier gouvernement d'après-guerre, tous deux fortement influencés par le Parti communiste. C'est alors que sont créés le très néfaste statut des fonctionnaires, la sécurité sociale obligatoire, la retraite par répartition, les syndicats dits "représentatifs", les nationalisations-spoliations pour constituer ces bastions syndicaux coûteux et inefficaces (SNCF, RATP, EDF), et ce mythe de l'Etat omnipotent sachant ce qui est bien à la place des citoyens.
La croissance des Trente glorieuses permit de financer cette bureaucratie inefficace, ensuite ce fut la dette publique, qui lui doit la part majeure de son montant. Et maintenant ? L'argent manque et cette France soviétique entre en déliquescence accélérée.
Surtout n'essayons pas de la sauver ! Parce que c'est impossible, et que le meilleur service à rendre à la France consiste à s'en débarrasser. Une France moderne qui veut retrouver son dynamisme et faire sa place dans la mondialisation doit définitivement faire une croix sur ces lubies marxistes d'un autre âge. C'est une victoire à remporter sur nous-mêmes, mais nous avons tout à y gagner.
Philippe Herlin
jeudi 7 mars 2013
Le délirant projet du "Grand Paris"
Tout d'abord, mon nouveau texte pour GoldBroker : QE et inflation.
Au moment où le gouvernement nous fait croire qu’il réalise des économies, il confirme le projet complètement délirant lancé par la majorité précédente du «Grand Paris». 35 milliards d’euros pour construire 200 kilomètres de nouvelles lignes de transport en commun ! Une vision étatiste et constructiviste digne de l’Union soviétique. L’organisme en charge du projet a même son petit Gosplan qui élabore ses propres statistiques pour nous expliquer que cela va rapporter au final 73 milliards d’euros (1 euro investi, 2 euros de bénéfice, incroyable, les pouvoirs publics sont aussi forts que les meilleures entreprises privées !). Comment ? Par exemple «le fait d'avoir des lignes plus automatisées, donc plus régulières, avec plus de place par passager suscite un confort estimé à près de 5 milliards» (Le Figaro). Des économistes très sérieux, sans aucun doute. 35 milliards qui n’apparaîtront d’ailleurs pas dans la dette publique car ce projet sera financé par un PPP (les entreprises qui décrochent le marché s’endettent et l’Etat paye un loyer, ce qui revient au même, c’est juste une entourloupe comptable).
Tout cela va se traduire en impôts nouveaux évidemment, et le PS comme l’UMP s’entendent très bien pour encore assommer les Français : «Sur la question des financements, plusieurs voix - jusqu’à des élus UMP - ont proposé de multiples pistes pour sécuriser le projet global d’environ 35 milliards d’euros: allongement de la durée de l’emprunt, déplafonnement de la taxe bureau, création de nouvelles taxes (sur les billets d’avions au départ d’Orly et Roissy, écotaxe poids lourds, etc.)» (Libération).
Pourtant, selon un sondage BVA, pour diminuer les déficits publics, les Français sont très majoritairement favorables à une baisse de la dépense publique plutôt qu’une hausse des impôts, 57% contre 8% ! Voilà qui confirme, une fois de plus, le décalage abyssal entre les Français et une classe politique droguée à la dépense publique.
Au passage un signe, anecdotique mais révélateur, de la profondeur de la crise : 10% des boulangeries du département des Côtes d’Armor sont en redressement ou liquidation judiciaire (DinanMaville). Qu’un commerce aussi stable et couvrant un besoin de base souffre autant ne manque pas d’inquiéter. A quand un « Plan boulangeries » annoncé avec tambours et trompettes par le gouvernement, et financé bien sûr par une nouvelle taxe ?
Philippe Herlin
Au moment où le gouvernement nous fait croire qu’il réalise des économies, il confirme le projet complètement délirant lancé par la majorité précédente du «Grand Paris». 35 milliards d’euros pour construire 200 kilomètres de nouvelles lignes de transport en commun ! Une vision étatiste et constructiviste digne de l’Union soviétique. L’organisme en charge du projet a même son petit Gosplan qui élabore ses propres statistiques pour nous expliquer que cela va rapporter au final 73 milliards d’euros (1 euro investi, 2 euros de bénéfice, incroyable, les pouvoirs publics sont aussi forts que les meilleures entreprises privées !). Comment ? Par exemple «le fait d'avoir des lignes plus automatisées, donc plus régulières, avec plus de place par passager suscite un confort estimé à près de 5 milliards» (Le Figaro). Des économistes très sérieux, sans aucun doute. 35 milliards qui n’apparaîtront d’ailleurs pas dans la dette publique car ce projet sera financé par un PPP (les entreprises qui décrochent le marché s’endettent et l’Etat paye un loyer, ce qui revient au même, c’est juste une entourloupe comptable).
Tout cela va se traduire en impôts nouveaux évidemment, et le PS comme l’UMP s’entendent très bien pour encore assommer les Français : «Sur la question des financements, plusieurs voix - jusqu’à des élus UMP - ont proposé de multiples pistes pour sécuriser le projet global d’environ 35 milliards d’euros: allongement de la durée de l’emprunt, déplafonnement de la taxe bureau, création de nouvelles taxes (sur les billets d’avions au départ d’Orly et Roissy, écotaxe poids lourds, etc.)» (Libération).
Pourtant, selon un sondage BVA, pour diminuer les déficits publics, les Français sont très majoritairement favorables à une baisse de la dépense publique plutôt qu’une hausse des impôts, 57% contre 8% ! Voilà qui confirme, une fois de plus, le décalage abyssal entre les Français et une classe politique droguée à la dépense publique.
Au passage un signe, anecdotique mais révélateur, de la profondeur de la crise : 10% des boulangeries du département des Côtes d’Armor sont en redressement ou liquidation judiciaire (DinanMaville). Qu’un commerce aussi stable et couvrant un besoin de base souffre autant ne manque pas d’inquiéter. A quand un « Plan boulangeries » annoncé avec tambours et trompettes par le gouvernement, et financé bien sûr par une nouvelle taxe ?
Philippe Herlin
mardi 5 mars 2013
Budget de la France, le mensonge du retour à l’équilibre en 2017
Une remarque pour compléter ce billet, Un déficit budgétaire incompressible. J’y parlais de l’année 2013, et effectivement le gouvernement vient de faire une croix sur l’objectif de 3% de déficit par rapport au PIB, après avoir affirmé pendant des mois qu’il y parviendrait. Mais puisque ce gouvernement continue de nous bassiner avec le «retour à l’équilibre en 2017», je me permets de préciser que cette prévision provient de la loi de finance 2012 et qu’elle est basée sur une hypothèse totalement bidon : une croissance du PIB pour les années 2013 et 2014 de 2% (cf la LOLF 2012 sur le site du Sénat). Déjà à l’époque cette hypothèse était ahurissante, mais… nous étions alors en campagne électorale et il fallait surtout éviter de poser des questions de fond (la nécessaire diminution des dépenses publiques, la réforme de l’Etat) pour laisser croire au bon peuple que le budget allait revenir presque naturellement à l’équilibre, la crise financière était terminée nous expliquait-on, la croissance allait donc revenir. Eh bien non, le budget de la France est fermement ancré dans un déficit de l’ordre de 80 milliards d'euros par an, et rien ne changera d’ici 2017 si ce n’est une aggravation avec la récession qui pointe son nez.
Philippe Herlin
Philippe Herlin
lundi 4 mars 2013
Free se prend une baffe, bien fait !
J'avais signalé cette affaire scandaleuse dans ce billet. Free avait fait fouiller l'ordinateur d'un universitaire, l'accusant d'être payé par ses concurrents, Orange et SFR ! Le Tribunal de grande Instance de Paris vient d'invalider cette saisie et inflige ainsi un camouflet à Free (lire cet article du NouvelObs). "une magistrale giffle judiciaire" commente l'avocat de l'universitaire, effectivement ! Cela devrait ôter l'envie à une quelconque entreprise ou organisation de tenter de refaire la même chose. Tant mieux.
Philippe Herlin
Philippe Herlin
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