Dans son dernier livre « La dernière bulle » (Mille et une nuits), Jean-Michel Quatrepoint (journaliste économique passé par Les Echos, La Tribune, Agefi, etc) annonce la prochaine, et peut être dernière bulle (sic), celle de la dette des Etats. Du fait de l’explosion de leur dette, les Etats devront faire face à des contraintes budgétaires extrêmement difficiles à résoudre. Quatrepoint annonce la couleur : « il va falloir titriser les dettes publiques et les dettes corporate, inventer des produits dits structurés et les saupoudrer à nouveau aux quatre coins de la planète. Avec la complicité tacite des Etats, à qui on fera miroiter la possibilité soit d’étaler les dettes dans le temps, soit d’avoir des charges annuelles moins importantes, grâce à des montages qui, au passage, permettront aux banques d’accumuler de nouveaux profits. »
Et l’Italie vient d’entrer dans la danse en commercialisant des futures sur sa dette publique. Bon, bien sûr les produits dérivés ne sont pas néfastes en soi, ils servent à se couvrir contre le risque (l’autre pays européen à les utiliser est l’Allemagne) mais quand le sous jacent devient volatile ou incertain (la dette italienne…) ils deviennent très spéculatifs. L’Italie rend sa dette plus « sexy » en offrant des futures (et donc des occasions de profits supplémentaires pour les banques), mais s’expose plus qu’avant à la spéculation et à la formation de bulles !
« La dernière bulle » Quatrepoint, Cdurable
L'Italie écoule sa dette en préparant une nouvelle bulle financière, Marianne
Addendum du 17/9:
"L’Italie, quant à elle, se prépare à émettre des bonds titrisés au futur sur sa dette publique. Ceci pourrait paraître une bonne idée, si elle n’avait pas été abandonnée en 1999 avec l’adoption de l’Euro, qui devait justement protéger les monnaies qui entraient dans le système de telles fluctuations. Le fait qu’il faille à nouveau émettre des bonds au futur est le signe très net que les effets de l’Euro ne se font plus sentir sur le marché des dettes publiques. En fait, on voit que l’Euro a perdu dans cette crise son principal effet positif, qui était celui de faire converger les rendements des dettes publiques."
Source
Philippe Herlin
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