Intéressant article du Figaro qui explique que des fonds d’investissement commencent à se détourner des obligations d’Etat (notamment Pimco, un fonds particulièrement avisé puisqu’il avait su se tenir à l’écart des subprimes). Les fonds anticipent en effet une remontée des taux d’intérêt, ce qui fera automatiquement perdre de la valeur aux obligations détenues dans leur portefeuille à un taux d’intérêt moins élevé. L’article soulève un lièvre, sans aller au bout de son raisonnement cependant : les Etats ne s’inquiètent pas concernant le placement de leur dette parce que les banques (en vertu de nouvelles normes internationales contraignantes) devront renforcer leurs fonds propres, c'est-à-dire notamment acquérir des emprunts d’Etat (considérés comme l’« actif sans risques » donc remplissant la fonction de capitaux propres). Mais tournons le problème autrement : et si les Etats obligeaient les banques à renforcer leurs fonds propres moins pour améliorer la sécurité du système financier que pour être certains de placer leur dette ? Car on sait que les fonds propres ne constituent pas à eux seuls une parade systématique aux crises, les choses sont bien plus complexes. Les relations incestueuses entre les Etats et les banques ne cessent de s’étendre…
Méfiance envers des obligations d'Etat, Le Figaro
Philippe Herlin
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