On adore Goldman Sachs, la banque américaine vient en effet d’annoncer que la Grèce pourrait « restructurer » sa dette, elle est en effet bien placée pour en parler puisque c’est elle qui a mis en place le mécanisme pour en masquer l’ampleur (voir cette note) ! Bravo l’artiste. Restructurer sa dette c'est-à-dire, concrètement, faire défaut et dire à ses créanciers « bon les gars, je ne peux pas vous payer, mais je le ferai plus tard, et pour une partie seulement, je sais c’est énervant mais vous n’avez pas le choix, mais venez quand même passez vos vacances en Grèce, ça nous aidera ». L’office européen des statistiques revoit le déficit budgétaire à la hausse, Moody’s dégrade la note grecque d’un cran, les taux d’intérêt exigés par le marché pour acheter cette dette battent des records, tout comme les CDS… Ca va de mal en pis. Mais le ministre des finances grec juge « absurde » une restructuration de la dette, jusqu’au jour où il ne pourra pas faire autrement. Les 45 milliards d’aide promis (30 milliards pour l’Europe, voir la note précédente, et 15 pour le FMI) serviraient-ils à quelque chose ? Non, le problème est plus profond (compétitivité de l’économie, crédibilité des statistiques nationales, volonté politique, contre-exemple : l’Irlande, affichant des déficits comparables mais prenant le problème à bras-le-corps). Alors que faire ? Demander à Goldman Sachs de restructurer la dette grecque, ils feront ça très bien.
La Grèce pourrait décider de restructurer sa dette, selon Goldman Sachs, Les Echos
Les derniers chiffres du déficit grec affolent les marchés et font chuter l'euro, Les Echos
La dette grecque ramenée au rang des plus risquées au monde, Les Echos
Philippe Herlin
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