Klaus Regling, un nom à retenir, c’est le directeur du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) qui a pour objectif de soutenir tout pays de la zone euro qui connaîtrait des problèmes avec sa dette souveraine, il s’agit du fonds créé dans l’urgence le 10 mai dernier et doté potentiellement de 750 milliards d’euros. « Tout indique que la situation se normalise en Europe » déclare-t-il dans une interview des Echos. C’est un fait, la Grèce a réussi à placer un emprunt. Mais il s’agit d’une amélioration en trompe l’œil : le fonds a un horizon de trois ans, donc sur les échéances courtes il n’y a pas de risque pour les investisseurs, et effectivement l’emprunt qu’a émis la Grèce est à six mois, mais au-delà ? Au-delà il faut une nette réduction des déficits publics et de la croissance économique, c’est ce que surveillent les marchés, en Grèce, au Portugal, en Espagne, ou en France. Le FESF offre un répit mais guère plus. Il comporte même, on l’a déjà dit (voir cette note), un risque systémique pour la zone euro, parce que créer de la dette pour régler un problème de dette ne constitue pas une solution ! En plus Klaus Regling n’est même pas certain d’obtenir le AAA pour le SFEF, il y a des « discussions en cours avec les agences ». On imagine, un fonds mal noté pour soutenir des Etats en faillite…. Il s’agit juste d’un répit.
Interview de Klaus Regling, directeur du SFEF, Les Echos
Zone euro : bonne réponse pour les adjudications souveraines, Les Echos
Philippe Herlin
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