La fiscalité c’est un peu l’art de coincer les gens : vu que la retraite par répartition n’est qu’une promesse très approximative sur les montants qui seront effectivement versés (et que le gouvernement n’a pas voulu introduire une dose de capitalisation), les Français investissent massivement dans l’immobilier et dans l’assurance-vie pour se constituer un capital pour leurs vieux jours. 14,5 millions d’entre eux, pour un montant total de 1400 milliards d’euros, ont souscrit à ces contrats. Et maintenant que le gouvernement fait face à des déficits abyssaux, il taxe l’assurance-vie, trop facile ! Ces nouvelles taxes révèlent en outre quelque chose de plus inquiétant : leurs produits n’alimenteront pas le budget de l’Etat mais celui de la CADES, la caisse chargée de rembourser la dette de la Sécurité sociale. Autrement dit, le gouvernement abandonne définitivement l’idée d’équilibrer un jour les comptes de la sécu et va piocher à droite et à gauche (aujourd’hui dans l’assurance-vie, ailleurs demain). Au nom de quoi, en effet, l’épargne des Français devrait financer la Sécurité sociale ? Face à la dérive des déficits (Etat + sécu), l’épargne devient un magot de plus en plus tentant pour le gouvernement…
La taxation de l'assurance-vie va être durcie pour rembourser la dette sociale, Les Echos
Philippe Herlin
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