Il ne faudrait pas, il ne faudrait vraiment pas qu’il arrive à l’Allemagne la même mésaventure qu’à l’Irlande. Comme nous l’expliquions dans cette note, l’Irlande a réagit rapidement à la crise de 2008 en restreignant ses dépenses publiques tout en maintenant sa compétitivité. A l’opposé de la Grèce, qui a triché sur ses comptes et qui ne s’est jamais vraiment souciée de lutter contre la fraude et la corruption, l’attitude de l’Irlande semblait assurément s'avérer payante. Malheureusement tous ces efforts sont quasiment réduits à néant par la faute d’une banque (la Anglo Irish Bank) qui nécessite un renflouement massif, de plusieurs dizaines de milliards d’euros ; désormais les marchés doutent de la capacité de Dublin à faire face à ses échéances. Pareillement l’Allemagne a su garder le contrôle de ses finances publiques et elle s’achemine vers l’équilibre, sans avoir recours à des augmentations d’impôts (même pas déguisées comme le rabotage des niches en France). Cependant on apprend qu’Hypo Real Estate étudie le transfert dans une « bad bank » de 200 milliards d’actifs toxiques et qu’elle aurait besoin de 40 milliards d’argent frais. Et Hypo Real n’est pas la seule banque mal en point en Allemagne. Un renflouement massif de plusieurs banques ferait replonger les comptes publics allemands, avec tous les risques que cela comporte en termes de confiance, et de répercussions sur l'Europe. A éviter !
L’UE doute de l’avenir d’Hypo Real, Reuters
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Philippe Herlin
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