Nous avions expliqué dans cette note (« L’Irlande n’est pas la Grèce ») que la situation de l’Irlande s’avérait moins grave que celle de la Grèce, notamment parce qu’elle avait entreprit très rapidement après la crise de septembre 2008 un programme de réduction des dépenses publiques. Cependant tous ces efforts risquent d’être remis en cause par les pertes abyssales que connaît la troisième banque du pays, la Anglo Irish Bank (déjà 22,9 milliards d’euros lui ont été versés par Dublin !). Mais il ne faudrait pas pour autant se focaliser uniquement sur l’Irlande dont les vicissitudes doivent nous rappeler que les banques européennes restent encore fragiles et que les séquelles de la crise sont encore présentes dans leurs bilans. Il suffit de voir leur levée de bouclier face aux nouvelles normes de Bâle III, recommandant un renforcement des fonds propres, pour mesurer la fragilité qui est encore la leur. Et ce ne sont pas les stress tests de juillet dernier (qui font l’impasse sur les engagements en dette souveraine) qui vont nous rassurer. Finalement si les gouvernements européens cherchent à diminuer leurs déficits budgétaires aussi rapidement, c’est pour dissiper l’inquiétude des marches bien sûr, mais aussi peut être pour se donner des marges de manœuvre suffisantes en cas de seconde crise bancaire (y compris en Allemagne d’ailleurs).
La zone euro recommence à manquer d'"Eire", Le Monde
Anglo Irish Bank, la banque qui menace l'Irlande, Le Figaro
Philippe Herlin
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