La Chine détient plus de 7 % de la dette publique de la zone euro, soit 630 milliards d’euros, c’est La Tribune qui livre cette estimation, confirmant celle du Financial Times. On savait que la Chine aidait certains pays en acquérant une partie de leur dette publique (Grèce, Portugal, Espagne), pas forcément que cela atteignait un tel niveau. La Chine soutient son principal client avec les Etats-Unis, cela peut se comprendre tant ses exportations, donc sa croissance, souffriraient d’une dépression de la zone euro. Mais pas seulement, il y a plus : « A chaque fois que la Chine arrive en sauveur, c'est en échange de lourdes contreparties dont aucun responsable politique ne perçoit véritablement la portée » précise l’économiste Antoine Brunet (Lazard) dans l’article de La Tribune, « elle exige des pays auxquels elle prête qu'ils ne s'associent pas aux exigences de réévaluation du yuan des Etats-Unis, qu'ils se déclarent hostiles à tout protectionnisme douanier, qu'ils la laissent acheter des actifs stratégiques en Europe, ainsi que des infrastructures, comme le port du Pirée ou l'aéroport de Châteauroux. » (eh oui, la Chine investit à Châteauroux !). La dette n’est en effet qu’une première étape, tout en constituant un excellent moyen de pression (une revente massive de la dette d’un pays le déstabiliserait), ensuite il y a les « investissements stratégiques », les pépites (ports, infrastructures, grandes entreprises, PME high tech) que le pays se voit contraint d’accepter d'être rachetées. La Chine avance ses pions avions-nous dit dans nos prévisions 2011, on ne pensait pas que cela viendrait si vite et avec une telle ampleur.
(addendum : ce chiffre est comparable pour les USA - 6,1 % - comme nous l'avions noté ici en 2009)
Philippe Herlin
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