Avec la tragédie japonaise et la guerre en Libye, on avait fini par ne plus trop penser à la zone euro. Retour à la réalité avec la démission du premier ministre portugais, José Socrates, face au refus du parlement d’approuver son plan d’austérité. « Cette crise politique aura des conséquences gravissimes sur la confiance dont le Portugal a besoin auprès des institutions et des marchés financiers » a-t-il averti. En effet, les rendements de la dette portugaise ont battu, mercredi, un nouveau record à 8,28% sur cinq ans, un prix exorbitant. Un plan d’aide devrait être mis en place par l’UE, mais cela suffira-t-il ? Car derrière le Portugal se profile l’Espagne, en grande difficulté également, et Moody’s n’a pas attendu longtemps puisqu’elle vient de dégrader 30 (trente ! ce n’est pas une faute de frappe) banques espagnoles. Après la Grèce et l’Irlande, ça commence à faire beaucoup, cela pourrait même déstabiliser l’ensemble de l’Europe et la plonger dans une crise sévère selon le « scénario du pire » élaboré par Standard & Poor’s : chute du PIB de 20 % dans les pays périphériques et récession en France et en Allemagne…
Philippe Herlin
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