vendredi 19 août 2011

Crise bancaire à l’horizon ?

Le CAC a perdu 20% en quinze jours, il s’agit bien d’un krach mais d’un nouveau type puisqu’étalé dans le temps au lieu d’être concentré sur une ou deux séances. Mais au fond ça change quoi ? Rien. Ce krach est du aux craintes de récession aux Etats-Unis et à des problèmes de liquidité des banques européennes. Ce second point est inquiétant parce qu’on ne dispose que de bribes d’information pour l’instant alors que, manifestement, certains opérateurs sur les marchés «savent des choses», il suffit de voir les cours des banques plonger. Selon le Wall Street Journal, la Fed s’inquiète de la liquidité des filiales américaines de banques européennes. Au même moment, pour confirmer cette information, on apprenait que la BCE a prêté à 7 jours 500 millions de dollars à une banque européenne, sans préciser laquelle. Soyons clairs : ce ne peut être qu’une grande banque (vu le montant) ayant une filiale aux USA (le prêt est en dollars) qui connaît donc de graves problèmes de refinancement (personne ne veut lui prêter cet argent, la banque se tourne alors vers la BCE) ; et une banque qui connaît de graves problèmes de refinancement est une banque au bord de la faillite. Et manifestement elle n’est pas la seule puisque le marché interbancaire se grippe, les banques rechignent de plus en plus à se prêter entre elles et préfèrent déposer leurs liquidités à la BCE (90,5 milliards d’euros à 24h hier), où pourtant elles rapportent moins. Autre signe inquiétant, les fonds monétaires américains se retirent des banques européennes, tandis qu’un gérant affirme que «La France a été identifiée comme étant le gros risque à venir en cas d’effet domino». Alors de quelle banque s’agit-il ? De la Société Générale, très attaquée sur les marchés ? Peut être, mais en fait tout le secteur bancaire en Europe recule, de grandes banques italiennes, allemandes, anglaises dévissent également en bourse. Mais on ne peut désormais plus exclure le scénario d’un « Lehman Brothers » bis, mais qui toucherait cette fois non pas une banque d’affaires mais une grande banque de dépôt.



Philippe Herlin

© La dette de la France .fr