jeudi 11 août 2011

La France entre dans la spirale de la défiance

La bourse a encore lourdement chuté hier, spécialement les valeurs bancaires, au premier rang desquelles la Société Générale (jusqu’à - 21 % en séance, avant de terminer à – 14,74). Plusieurs rumeurs l’ont en effet affecté, notamment une expliquant qu’elle était « au bord du désastre »… Ces rumeurs ont été démenties et rien, pour l’instant, ne permet de les confirmer. Mais le plus grave, ce n’est pas que ces rumeurs existent (elles sont monnaie courante sur les marchés), c’est qu’elles soient prises autant au sérieux et conduisent à massacrer la banque en bourse. Si l’on rajoute à cela la très forte hausse des CDS (produit d’assurance contre le défaut) sur la dette française, les choses sont désormais claires : la France entre dans la spirale de la défiance. Les agences confirment le AAA de la France… sur la foi d’un programme de réduction du déficit budgétaire (3 % en 2013) largement illusoire comme nous l’avons déjà dit. Hier toujours, le Président Sarkozy à convoqué une réunion d’urgence à l’Elysée pour annoncer… que les ministres de l’économie et du budget feront des annonces le 24 août (tout ça pour ça, il faudrait veiller à ne pas gaspiller nos cartouches). Résumons : craintes sur les banques, valse des rumeurs, hausse des CDS, réunions politiques d’urgence, voici le scénario que nous avons déjà connu pour la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie.



Une dégradation de la France dans les mois qui viennent n’est donc plus à exclure. Notons qu’elle aurait un effet sur toute l’architecture des plans d’aide en Europe, puisque le FESF – le fonds de soutien sollicité pour les pays en difficulté – perdrait alors son AAA (il n’y aurait plus que l’Allemagne comme grand pays à l’avoir dans la zone euro) et tout le mécanisme de financement, et les plans mis en place, serait remis en cause.



Philippe Herlin

© La dette de la France .fr