Dans le flot de (mauvaises) nouvelles sur la crise de la dette, on peut laisser passer des choses, par exemple, concernant la grande information d’hier. L’Allemagne n’est pas parvenue à vendre toutes ses obligations, sur les 6 milliards d’euros proposés, seuls 3,89 milliards ont trouvé preneur. Expliquant cela, l’article de L’Agefi explique ensuite, et on lit à deux fois pour être sûr, «La demande n’a atteint que 3,89 milliards, forçant la Bundesbank, qui est coutumière du fait, à souscrire le reste, soit le montant plus élevé depuis mai 2008.» Ah bon, la Bundesbank monétise !!! Cette information est confirmée par d’autres articles. C’est énorme. On se pince pour y croire. La BCE n’a pas le droit, et elle s’y refuse absolument, d’acheter de la dette d’Etat sur le marché primaire (c'est-à-dire lors de l’émission, comme ici), elle peut le faire sur le marché secondaire (en la rachetant à des investisseurs), mais avec parcimonie (c’est tout le débat actuel où l’on demande à la BCE de soutenir les pays en difficulté). Donc la BCE ne peut pas, par contre, une banque centrale nationale comme la Buba peut le faire ! Les banques centrales des pays de la zone euro font pourtant partie du Système européen de banques centrales, dirigé par la BCE ; mais si chacune peut faire ce qu’elle veut dans son coin, où va-t-on ? Pourquoi la banque centrale grecque, italienne ou française n’achèterait pas, à son tour, de la dette de son Etat ? C’est du grand n’importe quoi. Explications bienvenues ;-)
Addendum du 5/1: selon cet article des Echos, la Bundesbank ne joue qu'un rôle logistique auprès de l'agence chargée de placer la dette allemande...
Philippe Herlin
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