mardi 6 mars 2012

L'économie-Ponzi

Le quotidien suisse Le Temps l’écrit tranquillement : « Les places boursières connaissent un début d'année prolifique grâce à l'injection de liquidités par la BCE ». Les deux prêts géants de la BCE les 21 décembre et 29 février (1.000 milliards d’euros au total) se retrouvent aussi en partie sur les marchés boursiers. Les banques européennes consacrent une part de cet argent presque « gratuit » (1 % l’an sur 3 ans) à l’acquisition d’emprunts d’Etat (d’où la détente actuelle sur les taux). Elles en placent aussi une fraction sur les bourses, résultat les cours montent. Le marché progresse de 1 % et les frais liés aux intérêts sur l’année sont payés, après c’est du bonus, de quoi reconstituer les marges ! Mais ce que l’on décrit ici s’appelle une bulle, un phénomène auto-entretenu, d’autant plus artificiel que la croissance prévue en Europe est proche de zéro. Alors oui la bourse peut encore monter, mais gare à la chute ! Plus globalement on voit comment ces liquidités offertes par la BCE aux banques est en train de déformer les prix des actifs financiers, ainsi que le marché des changes (comme s’en plaint le Brésil), c'est-à-dire de donner de mauvaises informations au marché, donc de porter en germe la prochaine crise.

Philippe Herlin