mardi 29 mai 2012

Accélération de la crise financière

Irrésistiblement, la crise financière se renforce en Europe, dans toutes ses dimensions. On connaît la situation catastrophique de la Grèce, qui fait face à un bank run larvé depuis des mois… attendons les élections du 17 juin pour savoir si la chute sera plus ou moins rapide. L’Espagne, elle, déjà mal en point avec Bankia (19 milliards à trouver), voit trois autres banques lui réclamer 30 milliards. Les Etats espagnol et italien voient leurs conditions d’emprunt se durcir, ce qui obère toute capacité de redressement futur. La dette privée est aussi mal en point, Moody’s prévoit qu’un quart des LBO en Europe feront faillite. Et la France ? Dexia va mal, très mal, puisque sur la garantie totale de 90 milliards d’euros mise en place par les Etats belges, français et luxembourgeois, 44 ont déjà été consommés ! Les médias se félicitent que les taux sur la dette française baissent, c’est (presque) vrai mais le spread avec l’Allemagne s’accroît (et cet indicateur est plus important), et les CDS montent depuis février et s’approchent de leurs records. La France n’est pas à l’abri, bien sûr. Le directeur général du Crédit Mutuel a affirmé : «Si un scénario catastrophe arrivait, nous serions le seul survivant». Cette déclaration est stupéfiante, et encore plus stupéfiante est l’absence de réponse des autres banques et des autorités.

Par ailleurs, voici le podcast de mon débat du 23 mai sur RFI « Union européenne : La croissance d’abord, les déficits après ? »

Philippe Herlin