De nombreux libéraux en France sont favorables au mariage et à l’adoption par les couples homosexuels. Libéraux en économie, ils le sont aussi dans le domaine des mœurs, par conviction, par mimétisme, ou par peur de se faire prendre en défaut. Mais ce n’est pas la même chose, ce qui vaut pour des marchandises ne vaut pas pour les êtres humains ! Il existe pour chaque individu des droits inaliénables (que l’on parle du droit naturel ou des droits de l’homme) qui ne sont pas négociables, au sens propre du terme. Produits de notre civilisation (Athènes-Rome-Jérusalem plus l’humanisme de la Renaissance), ils évoluent avec le temps mais garantissent à chacun sa dignité et l’exercice de sa liberté. Y toucher expose à tous les dangers.
Cette dérive est illustrée par la déclaration parfaitement abjecte mais tellement explicite de Pierre Bergé le 16 décembre dernier : «Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA (Procréation médicalement assistée), la GPA (Gestation pour autrui) ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence? C'est faire un distinguo qui est choquant» (Le Figaro). L’enfant devenu un objet de consommation fabriqué par une mère porteuse moyennant salaire, voici l’utopie mortifère à laquelle nous conduit le projet du gouvernement. L’enfant non plus sujet de droit mais objet du droit, c'est-à-dire esclave si les mots ont un sens. On note au passage l’exaltation «des» libertés pour mieux supprimer «la» liberté, celle de l’enfant-éprouvette choisi sur catalogue et de la mère-usine, le tour de passe-passe rhétorique habituel qu’utilisent toutes les tyrannies.
Les Libéraux, mettons une majuscule, descendront dans la rue ce dimanche 13 janvier à 13h à Paris pour «La Manif pour tous», parce que c’est une question de liberté et de civilisation. Retrouvons nous-y nombreux !
Philippe Herlin