Comme je l’expliquais dans ce billet du 5 mars dernier, le gouvernement continue d’endormir les Français et la Commission européenne à propos du retour à l’équilibre des comptes publics en 2017. Cette fois il nous promet le quasi-équilibre avec 0,7% de déficit public à la fin du quinquennat. Sans faire aucune réforme structurelle, c’est magique ! Non, seulement en racontant n’importe quoi sur l’hypothèse de base qui structure tout le scénario : la croissance du PIB. Figurez-vous que les fins limiers de Bercy prévoient 1,4% de croissance en 2014 puis 2% en 2015, 2016, 2017 (La Tribune). Evidemment si la croissance tombe du ciel, le déficit se réduit (2,9% en 2014 puis 0,7% en 2017 donc), mais qui peut croire qu’elle peut revenir quand les prélèvements obligatoires atteignent un record jamais atteint, quand la compétitivité et les marges des entreprises continuent de se dégrader, quand tant de jeunes diplômés partent à l’étranger ? C’est même plutôt la récession qui menace comme le prévoit le FMI ou le Haut conseil des finances publiques. Ces 2% de croissance relèvent surtout de l’incantation. Avec une croissance zéro, le déficit public s’affiche à environ 4% du PIB, de l’ordre de 90 milliards d’euros, voici la meilleure prévision à faire jusqu’en 2017, et ce sera même pire en cas de récession.
Autrement, le podcast de mon interview sur France Inter ce matin à propos du bitcoin.
Philippe Herlin