Le Fonds européen de stabilisation financière (FESF), dont nous avions parlé dans cette note, vient d’obtenir le AAA de la part des trois agences de notation. Mis en place en mai dernier pour venir en aide à un pays ne pouvant plus faire face à sa dette, il pourra donc emprunter sur les marchés au meilleur prix, jusqu’à 750 milliards d’euros (440 pour les pays européens, 310 pour le FMI). « Le fonds de stabilité n’a pas besoin d’emprunter » s’est aussitôt empressé de déclarer son directeur général, Klaus Regling. Ce fonds, doit-on comprendre, aurait donc surtout une valeur dissuasive, il doit rassurer les investisseurs qui achètent de la dette grecque, portugaise ou irlandaise, en leur garantissant d’être remboursé en cas de défaut de l’un de ces pays. Ca semble séduisant, efficace, mais concrètement – en cas de défaut de l’un de ces pays – on ne fait que reporter le problème, de la dette souveraine vers une dette européenne, soit toujours plus de dette publique ! Une fuite en avant risquée. Ce fonds c’est un peu comme l’arme nucléaire, tant que sa valeur dissuasive reste intacte c’est parfait, mais s’il doit être utilisé, attention aux dégâts !
Le Fonds européen noté AAA, Le Figaro
Le Fonds de stabilité (FESF) n'a pas besoin d'emprunte, Reuters
Rajout : cet article du Monde parle de "la garantie irrévocable et inconditionnelle donnée par les Etats participants"... rien de tel pour enclencher une crise systémique !
Philippe Herlin
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