Nous avons évoqué dans cette note le fait que les deux tiers de la dette sont détenus par des non-résidents. Il faut rajouter ici que cette évolution est récente et que la structure des détenteurs a été profondément chamboulée sur ces dix dernières années, qu’on en juge :
En l’espace de 10 ans, entre 1998 et 2008 :
- les non-résidents passent de 12 à 58 %
- les assurances de 32 à 20 %
- les établissements de crédit de 23 à 12 %
- les OPCVM de 25 à 7 %
- la catégorie « autres » de 8 à 3 %
Les acteurs financiers français (assurances, établissements de crédit, OPCVM) détenaient 80 % de la dette de l’Etat en 1998, seulement 39 % en 2008, tandis que les non-résidents passaient de 12 à 58 % (62 % pour le directeur de l’AFT, ici ce sont des chiffres Banque de France, ce qui peut expliquer ce léger écart).
Sur la même période, la part des non-résidents dans la dette de l’Etat américain restait quasiment stable (voir la note précédente). Cela indique clairement qu’au cours des années 90 la dette publique est devenue trop importante pour notre système financier et que l’Etat a du se tourner vers l’étranger, avec succès pour l’instant, mais cela nous place dans une situation de grande dépendance. Pour tenter de limiter cette évolution, l’AFT veut inciter les particuliers à l’achat en direct d’OAT avec cette brochure… un effort plutôt dérisoire. Dans le cadre de la crise financière internationale que nous vivons, cette dépendance est plutôt inquiétante.
Qui détient la dette de l’Etat ? (site de l’AFT) :
http://www.aft.gouv.fr/article_960.html?id_article=960&id_rubrique=163
Philippe Herlin
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