Le marché de la dette souveraine devient de plus en plus sélectif. La Lettonie personne n’en veut ! L’un des trois états baltes n’a pas pu lever 71 malheureux millions d’euros, enfin plus exactement 50 millions de «lats» dont les investisseurs craignent qu’il soit prochainement dévalué. Au sein de la zone euro, on l’a vu (cf la note précédente), certains pays fragiles (Grèce, Portugal, Irlande) sont obligés d’offrir une prime de risque substantielle par rapport aux émissions allemandes : tous ces emprunts sont libellés en euros, ce n’est pas le risque de change qui inquiète ici les investisseurs (comme pour la Lettonie) mais carrément le risque de défaut, l’incapacité du pays à rembourser. Et les inquiétudes ne concernent pas que les «petits» pays, le Royaume-Uni a vu sa note dégradée par Standard & Poor’s, la France, elle aussi, doit majorer ses emprunts d’une prime de risque par rapport à l’Allemagne, et le patron de la Fed s’inquiète du déficit américain. Il ne faut pas tarder à réagir car si la crise passait dans le compartiment de la dette souveraine, les conséquences seraient catastrophiques.
Dette souveraine : la situation lettone ravive les inquiétudes, Les Echos
Philippe Herlin
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