Nous avions déjà indiqué dans cette note les risques concernant l’euro. L’économiste Christian Saint-Etienne publie un livre simplement intitulé «La fin de l’euro» et s’en explique lors d’une interview à Valeurs actuelles. Il signale les fortes tensions internes dans la zone euro : «Les écarts de taux d’intérêt sur les dettes publiques s’aggravent. Pour un emprunt à même échéance, si l’Allemagne paie 3 %, certains pays – Grèce, Irlande, Portugal… – paient maintenant 6%! Tout se passe comme si les marchés financiers avaient déjà commencé à jouer l’éclatement de l’euro». Replaçant dans un contexte plus large le débat entre les «pour» et les «contre» la monnaie unique, il distingue la réussite technique indéniable des risques à plus long terme : «l’euro est un incontestable succès technique, en tant que véhicule d’investissements et de transactions financières. L’euro n’est pas un bouclier, mais c’est un édredon ; il évite les crises monétaires ou les krachs bancaires comme celui qu’a connu l’Islande. À court terme, ça paye ! Un succès technique qui, hélas, cache des divergences et des déséquilibres bien plus graves que les bénéfices de court terme». Et ça ne va pas s’arranger : «l’euro continue d’affaiblir les plus fragiles et renforce les forts. Les pays qui gagnent en compétitivité le font aux dépens des autres» !
L’interview de Christian Saint-Etienne
Philippe Herlin
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