Nouvelle étape dans le jeu de poker menteur (voir cette note) entre la Grèce (aidez moi sinon ma faillite rejaillira sur toute l’UE) et l’Union européenne (que la Grèce se débrouille, nous ne verserons pas un euro) : la Banque centrale européenne vient de publier une étude précisant les bases juridiques d’une rupture avec l’euro pour un pays membre. Non seulement c’est possible mais le texte affirme principalement que la sortie de la zone euro entraînerait l’expulsion de l’Union européenne ! L’UE sort l’artillerie lourde, les Grecs entendront-ils raison ? Le problème est que ce «tout ou rien» risque d’effrayer encore plus les marchés financiers. Par delà leurs imperfections, les «critères de Maastricht», avec leur système de pénalités en cas de déficit excessif, avaient au moins le mérite d’exister. Mais leur caractère arbitraire (parce qu’issus d’une période de croissance modérée) les a mis hors-jeu depuis la crise de septembre 2008. Désormais ne reste plus que la menace du bannissement, comme au Moyen-âge… Cette impréparation et cette stratégie du quitte ou double sont plutôt inquiétantes quant à la gouvernance de l’Union Européenne…
ECB prepares legal ground for euro rupture as Greek crisis escalates, Ambrose Evans-Pritchard, Telegraph
(traduction française)
Withdrawal and expulsion from the EU and the EMU, BCE
Philippe Herlin
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