L’ampleur de la dette publique et des déficits oblige à renouveler notre façon de gérer le budget de l’Etat, il ne faut pas se laisser enfermer dans des habitudes comptables mais savoir s’interroger sur la façon de contrôler les dépenses et les recettes. A cet égard, deux idées intéressantes nous viennent du ministre des finances d’Israël :
1) Faire un budget bisannuel : on l’oublie tant cela est entré dans nos habitudes, mais le budget de l’Etat est remis sur le métier tous les ans, un délai très court. Les hommes politiques dénoncent la myopie des marchés, mais ils ne font guère mieux ! Planifier les dépenses sur deux ou trois ans permettrait (ou obligerait à) des actions plus volontaires, plus structurelles, en un mot plus réformatrices, alors que le budget annuel n’offre qu’une vision purement comptable et jouant à la marge, quelques pourcents par ci ou par là. Il existe déjà des lois de programmation militaire s’étendant sur plusieurs années (et pour cause, les équipements militaires, coûteux et d’une durée de vie d’une décennie au moins, interdisent une vue à l’année), pourquoi ne pas l’étendre aux autres domaines ?
2) Déterminer l’augmentation des dépenses publiques en fonction du rapport entre la dette publique et le PIB. C'est-à-dire fixer un taux d’endettement par rapport au PIB et ne pas y déroger. Pour s’y tenir, deux solutions : le contrôle des dépenses et/ou la croissance (du PIB justement), ce qui permet de ne pas se limiter à un simple gel des dépenses mais d’articuler le poids de l’Etat par rapport à la croissance. On se donne ainsi plus de marges de manœuvre, et on montre clairement à tout le monde que la croissance est aussi un excellent moyen de faire diminuer le poids de la dette (un message encourageant !).
Le ministre des finances propose une révolution dans la gestion des finances publiques, Israël Valley
Philippe Herlin
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