Dans son rapport annuel, la Cour des comptes revient sur la dette publique française : la dette s'emballe et risque d'approcher 100 % de PIB en 2013. La charge des intérêts pourrait atteindre 90 milliards d'euros. "Il existe un risque, certes non automatique, de dégradation de la notation des dettes souveraines", écrit la Cour. 90 milliards de «charge des intérêts» (c’est le poste «service de la dette» dans le budget de l’Etat, ce que coûte la dette), c’est le double d’aujourd’hui, en l’espace de seulement trois ans ! Et c’est un chiffre «toutes choses égales par ailleurs», notamment avec un taux d’intérêt comparable à celui que l’on connaît aujourd’hui, alors que l’on sait parfaitement que la politique laxiste des banques centrales ne pourra se maintenir indéfiniment. Les recettes du budget 2010 s’élèvent à 252 milliards d’euros, un budget «de crise», soyons gentiment optimistes et considérons un chiffre de 300 milliards de recettes pour 2013 (en 2006, avant la crise, elles s’élevaient à 287,5) et l’on voit que les charges de la dette représentent presqu’un tiers des recettes de l’Etat ! La conclusion est claire : la réduction du déficit devient impossible, on entre dans un processus d’emballement, de boule de neige. Au passage nous aurons perdu notre AAA bien sûr. Nous serons alors dans la situation de la Grèce, au bord de la banqueroute. Il est encore temps d’inverser la tendance mais le temps presse !
Dette : la Cour des comptes exhorte l'Etat à agir vite et fort, Les Echos
Le rapport de la Cour des comptes
Philippe Herlin
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