Il y a un point commun entre la dette publique grecque et celle de la France : les deux tiers sont détenues par des non-résidents (étude Natixis page 3), un taux très élevé qui rend cette dette très sensible au contexte international (on rappelle que c’est seulement 28% pour la dette US et 7% pour le Japon). Une crise de confiance se traduit immédiatement par un risque de disparition des investisseurs, à moins de proposer des taux très élevés comme l’a fait la Grèce (6%). Cela devrait nous servir d’avertissement, au lieu de cela le plan de redressement que propose le Premier ministre François Fillon est aussi peu crédible que celui de son homologue grec Georges Papandréou, qu’on en juge : «Ce plan prévoit que les dépenses publiques globales progresseront à un rythme inférieur à 1% par an. […] Quant à l'objectif de progression des dépenses de l'assurance-maladie, il devra descendre sous les 3%». Cela peut-il suffire pour revenir à 3% de déficit en 2013, relance le journaliste ? «Oui, si nous parvenons à partir de 2011 à atteindre une croissance de 2,5% par an. Ce rythme me paraît crédible compte tenu de la stratégie de croissance que nous sommes en train de mettre en place». Qui peut croire cela ? On fait la même politique depuis trente ans : surtout pas de réforme de structure parce qu’on est tétanisés par les syndicats et les corporatismes, et on comprime (on l'annonce surtout) les dépenses budgétaires en espérant que la croissance déversera sa corne d’abondance dans les caisses de l’Etat. On peut en constater les résultats : toujours plus de déficit et de dette.
Ce que la situation de la Grèce nous apprend sur le fonctionnement de la zone euro, Natixis
Fillon est «déterminé à faire des efforts sans précédents», Le Figaro
Philippe Herlin
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