La Grèce continue son jeu de poker menteur, comme nous l’avions dénoncé dans cette note. Elle met en balance l’Union européenne et le FMI, demandant un plan d’aide de l’Allemagne et de la France (ces pays garantissant les emprunts grecs auprès de leurs institutions financières, voir notre note précédente), ou menaçant de se jeter dans les bras du FMI. Ce dernier choix serait, à l’évidence, un coup sévère porté aux institutions de Bruxelles et à la « fierté » européenne. Mais ce serait un mal pour un bien, cela mettrait la gouvernance de l’Europe face à ses lacunes et l’obligerait à s’améliorer. Et surtout cela ne coûterait pas un euro aux pays européens… Le FMI n’offre en effet pas son soutien financier en échange de belles paroles ou de plans bidons comme en présente Papandréou depuis le début de la crise (parmi les mesures, une simple réduction des primes des fonctionnaires, on croit rêver), il exige de véritables coupes budgétaires et la Grèce serait obligée de s’y plier, payant ainsi cash son laxisme et ses mensonges statistiques. Tant mieux. Et cela vaudrait comme avertissement pour les autres pays européens. C’est d’ailleurs dans cette voie qu’il faudrait aller si l’on veut sauvegarder l’euro, non pas une gouvernance économique européenne (bureaucratique et restreignant trop les libertés de chaque pays), ni les critères de Maastricht complètement dépassés, mais un mécanisme de rappel de type FMI, dont la sévérité vaudrait pour effet de dissuasion.
Papandréou met l'UE et le FMI en concurrence pour une aide, Le Figaro
Philippe Herlin
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