On nous parle d’un accord signé hier à Bruxelles entre les dirigeants des pays de la zone euro, mais il ne s’agit en réalité que de repousser les échéances et d’aggraver les choses. Si la Grèce ne peut plus se refinancer sur les marchés, elle pourrait faire appel à des prêts émanant pour deux tiers de pays européens et pour un tiers du FMI. Et le déclenchement de ce plan requiert l’unanimité des pays membres. Cet accord est ainsi :
1) bancal : on refuse de choisir entre une solution européenne et le FMI.
2) dangereux : à partir de quand exactement ce plan se déclencherait-il ? Quand la Grèce ne pourra plus se refinancer, autrement dit on va attendre qu’elle soit en faillite. Voilà qui va exciter la spéculation qui voudra tester le « point de rupture ». Il sera alors toujours temps de crier haro sur les méchants spéculateurs…
3) créateur de risque systémique pour l’Europe : le déclenchement de ce plan oblige les pays européens à financer la Grèce, donc à prendre en charge son risque. Le triple A de la France n’y résisterait pas, bravo.
4) source de crise : le déclenchement de ce plan requiert l’unanimité des pays membres ! Comment croire que cela se fera sans crise, d’autant que les problèmes de la dette du Portugal et de l’Espagne sont en ligne de mire…
Faisons une hypothèse : cet accord stupide et dangereux est, en réalité (règle de l’unanimité), inapplicable, c’est pour cela que l’Allemagne l’a signé.
Accord de la zone euro sur la Grèce, Le Figaro
Philippe Herlin
© La dette de la France .fr