A l’issue de la Conférence sur les déficits, le Président Nicolas Sarkozy semble se ranger à l’idée d’un contrôle constitutionnel du budget de l’Etat. Un pas dans la bonne direction, assurément. Mais est-il fait de bon cœur ? Hier la chancelière Angela Merkel a créé la stupéfaction en prenant une décision importante (l’interdiction de la vente à découvert sur les emprunts d’Etats de la zone euro) sans en référer à la France ou à la Commission européenne. Un évident signe d’énervement, entre autres devant les discours lénifiants de Paris sur la réduction promise de son déficit budgétaire (une petite revanche après s'être laissée entraînée dans le plan d'aide de 750 milliards d'euros ?). D’autre part, l’enlisement de la réforme des retraites a du, en coulisses, indisposer les agences de notation qui s’attendaient quand même à mieux. Lâché par l’Allemagne et les agences de notation, la France risquait de perdre, très rapidement, son AAA qui lui garantit un financement confortable sur les marchés internationaux. Et voici qu’apparaît, encore dans le flou néanmoins, une « règle constitutionnelle » pour contrôler les déficits. En fait le pouvoir a de moins en moins le choix.
Déficits : Sarkozy veut inscrire une règle dans la Constitution, Les Echos
Berlin accusé de jouer solo dans la lutte contre la spéculation sur les dettes souveraines, La Tribune
Philippe Herlin
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