On ne pourra pas dire qu’on n’a pas été prévenu : les agences de notation pointent, une fois de plus, la faiblesse des efforts budgétaires français. Moody’s ne croit même pas au gel des dépenses annoncé par le Premier ministre, un objectif « pas particulièrement ambitieux », et qui en plus « devrait se révéler difficile à tenir, vu les efforts infructueux de maîtrise des dépenses par le passé »… « Le haut niveau de taxation, qui rend difficile de futures hausses d'impôts, et la rigidité des dépenses » laisse peu d’espoir indique toujours Moody’s. Fitch salue « l'intensification du dialogue social sur les finances publiques comme un pas important vers la résorption du large déficit public »…, on se demande si ce n’est pas une blague, ou s’ils se sont trompés de pays. Standard & Poor’s conclut que la distance séparant le pays d'une dégradation de la note se réduit « inexorablement ». Alors bien sûr on pourra critiquer les agences, les accuser de tous les maux, mais on sera obligé de constater qu’elles ne font, en fait, que répéter ce que disent les rapports parlementaires et ceux de la Cour des comptes depuis des années, ou ce qu’a expliqué le rapport Pébereau dès 2005. La crise de 2008 n’ayant, dans cette affaire, qu’accéléré des tendances qui nous auraient de toute façon amené où nous en sommes. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
Ce que pensent les agences de notation de la France, Le Figaro
Philippe Herlin