Comme le disait Nouriel Roubini : « De manière concrète, on peut définir une crise financière comme un événement qui contraint les dirigeants politiques à passer un long week-end à essayer désespérément d’annoncer un nouveau plan de sauvetage destiné à éviter la panique au niveau national et international avant la réouverture des marchés le lundi matin. » (« Ce n’est pas la fin de la crise ! » 14 mai 2010). Nous y sommes ! Les ministres des finances de la zone euro vont organiser une téléconférence dimanche tandis que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se concertent pour éteindre l’incendie.
Faut-il craindre une contagion de la crise à la France ? Pour sûr, même l’Allemagne peine à emprunter ! Le renflouement de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne obligerait à activer le FESF, certains à Bruxelles parlent même d’en doubler la taille, fixée à 440 milliards d’euros aujourd’hui. Mais ces 440 milliards n’ont pas encore été levés (c’est un plafond, simplement), imagine-t-on que les investisseurs européens et mondiaux vont acheter des centaines de milliards d’obligations émises par le FESF, en plus de celles émises par l’Allemagne, la France, l’Italie, etc alors que la crise s’étend en Europe et que l’euro baisse ? Certainement non (« les investisseurs encore acheteurs de dette européenne la semaine dernière sont désormais tous vendeurs » selon le Financial Time). On fait comment alors ? (reste à faire comme la Fed, monétiser à tour de bras…)
L’agence Reuters commence à « imaginer l’impensable » : l’éclatement de la zone euro. Nous sommes dans une crise systémique. Bon week-end à nos ministres des finances européens.
Accord sur une aide de l'Europe et du FMI à l'Irlande attendu dimanche, La Tribune
Les marchés s'affolent, la contagion gagne le Portugal, Le Figaro
L'Allemagne peine à emprunter, Le Figaro
Imaginer l'impensable, un éclatement de la zone euro, Reuters
Philippe Herlin
© La dette de la France .fr