Dans mon livre « France, la faillite ? » j’ai signalé que l’Etat avait, depuis la crise de 2008, augmenté son endettement à court terme (page 70) ; cela a un avantage (l’endettement à court terme coûte moins cher) mais un inconvénient majeur (il faut revenir plus souvent sur les marchés, et en période de crise et de tension c’est risqué), c’est en somme un calcul à courte vue, et il fut dénoncé comme tel par la Commission des finances du Sénat. Eh bien la France fait machine arrière et le fait savoir par une interview du directeur général de l’Agence France Trésor (AFT), Philippe Mills, à l’agence de presse Reuters, en pleine période de crise sur la dette irlandaise. L’endettement à court terme (moins d’un an) est passé de 18,6 % du total de la dette de l’Etat à 15,7 % au cours de l’année 2010, et l’effort sera poursuivi en 2011. Ce revirement traduit clairement un début d’inquiétude des investisseurs, mais qui ne se manifeste pas pour l’instant par des tensions palpables sur les marchés (hausse des taux ou des CDS). Incontestablement, la situation est tendue.
La France réduit l’encours de sa dette à court terme, Reuters
> A signaler que France, la faillite ? a fait l’objet d’un deuxième tirage et continue donc de bien se vendre. Je rappelle aux lecteurs de ce blog que 80 % du contenu du livre est inédit et n’a pas été publié sur ladettedelafrance.fr, la lecture des deux est ainsi parfaitement complémentaire ! Son prix est de 14 euros seulement.
> Par ailleurs, je participe au colloque « Dette publique : la France en faillite ? » jeudi prochain à Paris
Philippe Herlin
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