Le principe du plan d’aide à l’Irlande a été acté mais ses modalités précises restent à préciser, nous y reviendrons. L’Union européenne, le FMI et le Royaume-Uni (par l’intermédiaire d’un prêt bilatéral) vont apporter environ 90 milliards d’euros. 90 milliards versés par des structures étatiques, c'est-à-dire concrètement de l’argent public, donc prélevé dans les poches des contribuables. Uniquement. Alors posons la question sacrilège : pourquoi les banques ne contribuent-elles pas ? Les banques et, d’une façon générale, tous les investisseurs qui ont acheté de la dette irlandaise. Les banques françaises sont en effet particulièrement exposées à la dette « périphérique » (Grèce, Irlande, Portugal). Et pourquoi les banques françaises et européennes ont-elles acheté de la dette grecque ou irlandaise ? Parce que ça rapporte plus ! Les bons du Trésor allemand ou français rapportent 2 à 3 % d’intérêt quand les grecs ou les irlandais offrent 5 à 8 %, pourquoi se gêner. Depuis longtemps confrontés à des difficultés budgétaires, ces pays doivent offrir un meilleur rendement à leurs émissions obligataires. Sauf que le risque de banqueroute ou de rééchelonnement aurait du être pris en compte, ce que se sont bien gardées de faire les banques, se persuadant que la zone euro ne laisserait jamais tomber ces pays, et n’accepterait même pas un rééchelonnement. Et ce plan vient confirmer cela. Merci qui ? Merci le con-tribuable !
L'Europe s'accorde sur un plan de soutien à l'Irlande, Le Figaro
Grèce, Irlande, Portugal: les banques françaises très exposées, Slate.fr
Philippe Herlin
© La dette de la France .fr