L’information est d’importance et elle est publiée par The Guardian : Angela Merkel a déclaré fin octobre lors d’un sommet européen que l’Allemagne pourrait quitter l’euro ! Le porte-parole de la chancelière a immédiatement démenti, mais voici un élément qui ne devrait pas rassurer les marchés. Ce scénario est en réalité tout à fait crédible (je l’évoque dans mon livre page 124), l’Allemagne – qui garde en mémoire le traumatisme de l’hyperinflation de 1923 – choisirait de quitter un euro qui part à vau l’eau (monétisation à outrance, cours en chute libre, inflation) plutôt que d’essayer de le sauver. Et, selon moi, elle essaierait de nous vendre cette idée en faisant la promotion d’un « euro fort » (Allemagne, Autriche, Pays-Bas) et d’un « euro faible » (France, pays méditerranéens) ; mais ce serait un marché de dupes car si un euro fort est parfaitement viable, un euro faible ne le serait absolument pas et exploserait à son tour (à cause des divergences entre ses membres, et cela voudrait dire que la France seule prendrait en charge les problèmes grec, portugais, espagnol…). Bref, on commence à se poser des questions à Berlin…
Bonus : à lire, ce commentaire du billet précédent.
Philippe Herlin
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