Pour prolonger le billet précédent, la récente réunion des ministres des finances de la zone euro a, une nouvelle fois, mis en évidence la ligne de fracture entre l’Allemagne suivie de quelques uns de ses alliés, et la majorité des pays adeptes d’une politique financière et budgétaire plus « souple ». « Augmentons le Fonds de stabilité (FESF) ! », « émettons de la dette européenne ! » supplient les Etats dépensiers, incapables de maîtriser leurs déficits budgétaires et, surtout, habitués à ne jurer que par la dépense publique. « Non » répond l’Allemagne, avec raison. Le jeu de la BCE est plus trouble, elle tient habituellement un discours de rigueur budgétaire mais, cette fois, elle soutient l’augmentation du plafond du FESF. La raison est simple, en cas de crise grave (problème de financement de l’Espagne ou de l’Italie) et donc de risque de collapsus du système financier européen, soit il faut de l’argent public (FESF), soit il faut monétiser à haute dose, et entre ces deux maux la BCE choisit le moindre. Comme si, constatant la dérive des comptes publics et l’inefficacité de ses appels à la rigueur, la Banque centrale s’attendait à ce que ça arrive…
Bonus : en interview pour LeFigaro.fr sur l'appel de Cantona
Philippe Herlin