Le plan de sauvetage de Chypre a été signé tard dans la nuit à Bruxelles et il permet à l’ile de demeurer dans l’euro, mais à quel prix ! Les dépôts inférieurs à 100.000 euros ne subiront aucune taxation, les autres oui, mais le niveau de la taxe est fonction des banques : les clients de Bank of Cyprus, la première du pays, subiront une ponction de 30%, tandis que ceux de la deuxième en taille, Laiki Bank (Popular Bank en anglais) subiront une taxe encore plus importante, à déterminer en fonction des l’état des comptes… Les mouvements de capitaux sont bien sûr strictement contrôlés pour éviter toute fuite avant ce racket. Les banques devraient bientôt ouvrir après plus de dix jours de fermeture. Tous les comptes supérieurs à 100.000 euros ne proviennent pas d’exilés fiscaux mais, en gros, l’Europe fait payer les Russes. Elle pense s’en tirer à bon compte sans mesurer qu’elle incite fortement au bank run dès qu’un pays sera en difficulté. Les possesseurs de comptes de plus 100.000 euros en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie, en Irlande (liste non close) doivent sérieusement commencer à s’inquiéter… Et ceux de Chypre partiront dès le contrôle des capitaux sera levé, ce qui précipitera une nouvelle crise.
> Addendum 16h30 : "le plan chypriote, un exemple pour le futur" pour le président de l'eurogroupe ! Ca a le mérite de la clarté. Planquez vos sous !
Justement, à propos de ponction des comptes sans que les bénéficiaires ne soient prévenus, la France semble prendre ce chemin car l’épargne salariale (4,8 milliards d’euros) pourrait servir à acquérir des automobiles, et ainsi soutenir le secteur, alors que cela n’était nullement prévu au départ (Le Figaro).
Autrement, j’étais hier à la Manif pour tous, nous étions 1,4 millions (avenue de La Grande armée pleine jusqu’au Pont de Neuilly + avenue Foch + avenue Carnot), mais seulement 300.000 selon la préfecture de police. Je recommande donc de nommer au plus vite Manuel Valls au ministère du budget, le déficit sera ainsi instantanément divisé par cinq. Imaginons la scène, Manuel Valls : «des rumeurs font état d’un déficit budgétaire de 90 milliards d’euros, j’affirme que, selon la police, il est de 20 milliards». Trop fort.
Philippe Herlin