jeudi 7 mars 2013

Le délirant projet du "Grand Paris"

Tout d'abord, mon nouveau texte pour GoldBroker : QE et inflation.

Au moment où le gouvernement nous fait croire qu’il réalise des économies, il confirme le projet complètement délirant lancé par la majorité précédente du «Grand Paris». 35 milliards d’euros pour construire 200 kilomètres de nouvelles lignes de transport en commun ! Une vision étatiste et constructiviste digne de l’Union soviétique. L’organisme en charge du projet a même son petit Gosplan qui élabore ses propres statistiques pour nous expliquer que cela va rapporter au final 73 milliards d’euros (1 euro investi, 2 euros de bénéfice, incroyable, les pouvoirs publics sont aussi forts que les meilleures entreprises privées !). Comment ? Par exemple «le fait d'avoir des lignes plus automatisées, donc plus régulières, avec plus de place par passager suscite un confort estimé à près de 5 milliards» (Le Figaro). Des économistes très sérieux, sans aucun doute. 35 milliards qui n’apparaîtront d’ailleurs pas dans la dette publique car ce projet sera financé par un PPP (les entreprises qui décrochent le marché s’endettent et l’Etat paye un loyer, ce qui revient au même, c’est juste une entourloupe comptable).

Tout cela va se traduire en impôts nouveaux évidemment, et le PS comme l’UMP s’entendent très bien pour encore assommer les Français : «Sur la question des financements, plusieurs voix - jusqu’à des élus UMP - ont proposé de multiples pistes pour sécuriser le projet global d’environ 35 milliards d’euros: allongement de la durée de l’emprunt, déplafonnement de la taxe bureau, création de nouvelles taxes (sur les billets d’avions au départ d’Orly et Roissy, écotaxe poids lourds, etc.)» (Libération).

Pourtant, selon un sondage BVA, pour diminuer les déficits publics, les Français sont très majoritairement favorables à une baisse de la dépense publique plutôt qu’une hausse des impôts, 57% contre 8% ! Voilà qui confirme, une fois de plus, le décalage abyssal entre les Français et une classe politique droguée à la dépense publique.

Au passage un signe, anecdotique mais révélateur, de la profondeur de la crise : 10% des boulangeries du département des Côtes d’Armor sont en redressement ou liquidation judiciaire (DinanMaville). Qu’un commerce aussi stable et couvrant un besoin de base souffre autant ne manque pas d’inquiéter. A quand un « Plan boulangeries » annoncé avec tambours et trompettes par le gouvernement, et financé bien sûr par une nouvelle taxe ?

Philippe Herlin