La gauche est vent debout contre la référence à la Stasi que fait Nicolas Sarkozy dans sa lettre au Français. Elle est justifiée, j'y ai répondu dans mon billet précédent. Mais je voudrais aussi revenir sur une affaire oubliée, bien à tort.
Dans la perspective des élections municipales de 2008, Jean-Marc Ayrault, qui préparait sa réélection à la tête de la ville de Nantes, avait envoyé fin 2007 un courrier à 200 militants du PS pour leur demander tout à fait explicitement de ficher les "opposants notoires à la municipalité". On pourra lire cet article de l'époque du Télégramme et consulter les documents originaux dans cet article de Rue89.
Maintenant cet homme est Premier ministre et il dispose en conséquence de moyens incomparablement plus importants que ceux d'une mairie. A l'époque Jean-Marc Ayrault a réagi en expliquant que "la formule retenue est maladroite" (Libération). Waouh, quel vigoureux démenti ! Nous voici tout à fait rassurés sur son intégrité morale et sur l'avenir des libertés en France.
Philippe Herlin