Nous l’avions déjà signalé dans le premier texte de ce blog, et la tendance s’est accentuée : 62 % de la dette de l’Etat est détenue par des non-résidents, c’est à dire des entités financières (Etats, fonds, banques, etc) ne résidant pas ‘fiscalement’ en France.
L’économie nationale ne peut plus absorber l’endettement de l’Etat qu’à hauteur d’un tiers, ce qui nous place dans une forte dépendance des investisseurs étrangers. Tant qu’ils souscrivent nos emprunts tout va bien, mais en cas de retournement l’Etat se retrouve à court de liquidité et c’est la faillite. Et dans le contexte de la crise actuelle généralisée, cette hypothèse ne peut pas être exclue.
Mais il ne faut pas s’inquiéter nous dit Philippe Mills, le nouveau directeur de l’Agence France Trésor (AFT), l’organisme rattaché à Bercy qui gère la dette de l’Etat. Et c’est vrai, les obligations de l’Etat français trouvent preneur sans problème : « notre dernière émission de bons du Trésor a été souscrite 3,5 fois ».
Bien. Mais alors pourquoi l’AFT refuse-t-elle obstinément de donner le détail par pays et par type de détenteur ? Depuis plusieurs années en effet, des journalistes et des économistes lui en font la demande, sans résultat pour l’instant. On n’a ainsi aucune information sur le détail de ces 62% ! Quelle est la part des pays pétroliers ? de la Chine ? des fonds de pension US ? Cette information serait pourtant utile pour mieux évaluer notre exposition au risque… Dommage.
L’interview de Philippe Mills :
http://www.challenges.fr/magazine/tetesaffiche/0153-018492/la_france_na_aucune_difficulte_a_emprunter.html
Philippe Herlin
© La dette de la France .fr