Fruit de l’étonnante inventivité fiscale de nos hauts fonctionnaires, la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale) réalise le prodige de faire peser les dépenses de santé des Français sur les générations futures. En effet, cette structure a été crée pour reprendre la dette de la Sécurité sociale en contrepartie d’un impôt spécifique, la CRDS (0,5 % sur la quasi-totalité des revenus: travail, retraite, patrimoine) ; et quand la dette aura été apurée, cet impôt disparaîtra. C’était présenté comme ça… Lors de sa création en 1996, la CADES a repris la dette de la sécu (21 milliards d’euros, 137 milliards de francs) et, avec les revenus de la CRDS elle aurait du s’éteindre en janvier 2009… On a du louper quelque chose ! Bien sûr, car aucune réforme sérieuse n’a été entreprise pour réformer la Sécurité sociale et les déficits ont continué de s’accumuler, que l’Etat a alors reversés dans la CADES. Et telle l’Arlésienne, la date d’extinction de la CADES (et donc la fin de la CRDS) est progressivement repoussée. Aux dernières nouvelles c’est pour 2021, mais comme les déficits de la sécu continuent de s’accumuler, il ne faut plus espérer voir disparaître un jour la CRDS !
On apprend accessoirement dans un «chat» avec son président que la CADES ne s’endette pas seulement en euros mais aussi en devises (dollar, yen, franc suisse) !
Pour situer les choses, la «dette de la France» comprend la dette de l’Etat (un peu plus de 1.000 milliards, gérée par l’AFT), la dette des collectivités locales (200 milliards, gérée par les collectivités) et la dette de la Sécurité sociale (plus de 100 milliards, gérée par la CADES). Et on ne compte pas les engagements de l’Etat pour les retraites des fonctionnaires. Il ne faut donc pas manquer de s’intéresser à la discrète CADES…
Le «chat» avec le président de la CADES
Le site de la CADES
Philippe Herlin
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